Le gouverneur de la Banque de France a appelé vendredi à baisser la dette du pays après que la situation sanitaire se sera améliorée, notamment en maitrisant la hausse des dépenses publiques et en revoyant les règles budgétaires.
Une fois la crise du Covid-19 passée, « un autre défi sera celui de la dette publique, que la Banque centrale ne peut en aucun cas annuler », a prévenu le gouverneur de l’institution, François Villeroy de Galhau, dans sa traditionnelle « lettre au président ».
« Il serait aventureux de faire reposer notre stratégie de finances publiques sur le maintien éternel des taux bas », a-t-il ajouté.
Selon M. Villeroy de Galhau, « le désendettement de la France requerra (…) l’addition de trois instruments : le temps ; la croissance, amplifiée par les réformes ; et enfin une meilleure efficacité de nos dépenses publiques, les plus élevées de tous les pays avancés ».
Il appelle ainsi à une « double stabilité », évoquant celle de la dépense publique en volume, et celle de la fiscalité, « en écartant les hausses d’impôts, mais aussi les baisses que nous n’avons pas les moyens de financer ».
Ceci afin de « donner confiance et visibilité aux acteurs économiques », explique-t-il.
Pour autant, « il ne s’agit pas de l’austérité telle qu’on l’entend parfois dans le débat », a précisé le gouverneur en conférence de presse.
« Il est souhaitable de garder des règles, mais rénovées : ni abandon complaisant du principe du Pacte de stabilité (qui limite l’endettement à 60% du produit intérieur brut et le déficit public à 3%, ndlr), ni fixation traditionaliste sur ses modalités actuelles », souligne la lettre, appelant à « ancrer des repères chiffrés, comme la norme de progression des dépenses, et le déficit stabilisant de la dette ».
En limitant l’augmentation de la dépense publique en volume à +0,5% par an, contre +1,1% en moyenne sur la dernière décennie, la dette de la France diminuerait ainsi de 10 points en dix ans, pour s’élever à 105% du PIB, précise le document.
Ce chiffre n’est qu’un exemple, et « ce sont des choix qui relèvent du débat politique », a précisé M. Villeroy de Galhau, conseillant toutefois qu’une fois le chiffre de dépense publique arrêté, « on s’y tienne ».
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