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Le « vétérinaire des stars » toujours engagé contre la souffrance animale !

67 ans d’activité ! Depuis l’ouverture de son cabinet vétérinaire à Boulogne-Billancourt (92) en 1954, le Dr Philippe de Wailly a été amené à soigner les animaux de nombreuses célébrités, à l’instar du fox-terrier de Jeanne Moreau, des bichons de Sylvie Vartan ou encore de la corneille d’Hugues Aufray… Pourtant, le praticien confie, espiègle, dans son dernier ouvrage : « la vraie vedette, c’était leur animal » ! Rencontre avec un homme (toujours) engagé aux côtés de la Fondation 30 Millions d’Amis.

30MA : Parmi les combats portés par la Fondation 30 Millions d’Amis, dont vous êtes membre du conseil d’administration, lequel revêt le plus d’importance à vos yeux ?

Dr Philippe de Wailly : La question des animaux abandonnés est pour moi le « problème numéro un ». Ce fléau conduit chaque année dans les refuges des dizaines de milliers de laissés-pour-compte, qu’il faut nourrir et soigner dans l’espoir de leur trouver une nouvelle famille. Le refuge pour équidés de la Fondation 30 Millions d’Amis [la Ferme des Aubris, accueillant plus de 400 chevaux, ânes et poneys, NDLR] me tient beaucoup à cœur également. Sans ce havre de paix, nombre de ces chevaux auraient été conduits à l’abattoir, ce qui aurait été tragique.

A travers vos 67 années d’exercice de la médecine vétérinaire, vous dites avoir été « témoin de bien des évolutions, dont certaines sont même des révolutions ». Concernant la cause animale, quelle avancée vous a le plus marqué ?

 

La question des animaux abandonnés est pour moi le « problème numéro un ».
Dr Philippe de Wailly

La reconnaissance de l’animal en tant qu’ « être sensible » [statut juridique inscrit dans le Code civil en 2015 sous l’impulsion de la Fondation 30 Millions d’Amis, NDLR] est à mon sens un grand progrès. D’un point de vue juridique, c’est un élément important afin de punir plus sévèrement les actes de cruauté dont nos compagnons sont victimes. Ayant soigné tant d’animaux très différents, des chiens, des chats, des oiseaux, des reptiles et même des singes – dont la détention est désormais interdite aux particuliers, à juste titre ! – je peux affirmer qu’ils ont tous une conscience. Leur intelligence est différente de la nôtre, revêtant des formes qui peuvent échapper à notre regard d’humains, mais elle n’en est pas moins digne de respect.

En parlant d’intelligence, vous faites référence dans votre dernier ouvrage –  « Si vous saviez ce que les animaux m’ont appris (et ce que leurs maîtres m’ont dit) » aux éditions Glyphe – à celle des perroquets. Un sujet que vous aviez déjà abordé dans un précédent livre. Qu’est-ce qui vous émerveille le plus chez ces oiseaux ?

 

L’emploi excessif des pesticides a diminué de façon dramatique la présence des oiseaux.

Leur intelligence est formidable ! Pour les oiseaux qualifiés de « parleurs » (mainates, perroquets, etc.), le don d’imiter le langage et la musique de l’Homme est associé à l’action ou à l’évènement désigné. Il ne s’agit pas de « psittacisme » ni d’« écholalie », c’est-à-dire de la répétition de paroles sans en comprendre le sens. Même ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ne parlent pas, n’en sont pas moins intelligents ! Ils éprouvent eux aussi de la tendresse et de l’affection, exprimant – autrement qu’à travers les mots – beaucoup d’amour. Ceux-là sont également sensibles aux paroles, bien que ne pouvant les reproduire.

Selon vous, « nous avons tout à gagner à protéger les oiseaux dans leur diversité ». Êtes-vous inquiet quant à l’avenir de certaines espèces subissant l’impact des activités humaines ?

 

L’animal nous enseigne l’amour des Hommes et la tolérance.

La biodiversité des oiseaux est un sujet crucial, sur lequel se mobilise notamment la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) avec son président Allain Bougrain Dubourg [lauréat du Prix Littéraire 30 Millions d’Amis de l’essai en 2020 pour son ouvrage « On a marché sur la Terre – Journal d’un militant » (éd. Les Échappés), NDLR]. Ce qui est dramatique, c’est l’emploi excessif des pesticides, qui a diminué la présence des oiseaux. Dans mon village, près de Houdan (78), je voyais des hirondelles et des mésanges. Elles ont disparu ! Sans parler des espèces des forêts tropicales, victimes, elles, de la déforestation… C’est effrayant. Le cri d’alarme lancé par le Professeur Jean Dorst [ornithologue et ancien directeur du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, NDLR] dans son ouvrage « Avant que Nature meure » (1965), est malheureusement toujours d’actualité.

Vous affirmez que « les animaux, eux, sont naturellement altruistes ». Pensez-vous que nous devrions parfois prendre modèle sur leurs comportements ?

J’aime beaucoup cette phrase du « Petit Prince » de St Exupéry : « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ». C’est valable envers les animaux, mais également envers les humains, que l’on apprivoise aussi d’une certaine manière ! (Rires). Une autre phrase de l’écrivain que j’affectionne, « il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines ». J’ajouterai que le luxe véritable s’étend aux relations entre les humains et les animaux, car l’animal nous enseigne l’amour des Hommes et la tolérance.

Quelles sont les avancées en faveur de la cause animale que vous souhaiteriez désormais voir aboutir ?

 

Concernant l’abattage des animaux d’élevage, de grands progrès restent à réaliser.

Concernant l’abattage des animaux d’élevage, j’observe que des efforts sont faits [le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a récemment annoncé un durcissement des contrôles dans les abattoirs, NDLR] mais de grands progrès restent encore à réaliser. Une mort la moins pénible possible, c’est tout ce que je souhaite à ceux qui vont mourir. La lutte pour améliorer les conditions de transport des bêtes vers les abattoirs me tient également à cœur. La moindre des choses serait de faire en sorte que leur « dernier voyage » soit digne.

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