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Crash d’un hélicoptère de l’armée française au Gabon en 2009 : huit militaires français relaxés

Huit soldats français avaient été tués dans le crash d’un hélicoptère au Gabon, en janvier 2009. WILS YANICK MANIENGUI / AFP

Douze ans après l’accident d’hélicoptère en exercice, qui avait coûté la vie à huit soldats français au Gabon, la justice se prononce. Huit militaires, poursuivis notamment pour homicides et blessures involontaires, ont été relaxés, jeudi 8 juillet, par le tribunal correctionnel de Paris.

Le 17 janvier 2009, un Cougar s’était abîmé quelques instants après son décollage depuis le pont d’un bâtiment de la marine nationale, qui naviguait dans le golfe du Biafra pendant un exercice militaire franco-gabonais baptisé « N’gari ». Trois membres d’équipage et cinq membres des forces spéciales avaient péri.

Seuls deux hommes avaient survécu à l’accident, un des plus graves survenus ces dernières années lors d’un exercice impliquant un hélicoptère de l’armée française. Les investigations avaient exclu une cause mécanique et conclu à une erreur de pilotage dans un contexte de nuit noire « de niveau 5 », sans horizon visible.

Pas de faute établie

Néanmoins, huit hommes, dont le commandant du navire et le chef du détachement de l’aviation légère de l’armée de terre au Gabon, avaient été renvoyés devant la justice, soupçonnés de différents manquements ayant permis l’accident.

Ils ont comparu pendant trois semaines en juin pour homicides et blessures involontaires « par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » ou violation de consignes. Deux semaines après la clôture des débats, le tribunal a rendu jeudi une décision de relaxe générale.

« Le tribunal a entendu, vu, perçu la souffrance immense des parties civiles », a déclaré la présidente en préambule. « Cette décision ne vise aucunement à remettre en cause le préjudice des victimes, mais nous nous sommes attachés à rechercher si les faits reprochés constituaient des infractions. La réponse est non », a-t-elle poursuivi.

Certains des prévenus étaient poursuivis pour avoir validé, une semaine avant le crash, un entraînement « dégradé » du pilote de l’hélicoptère alors que le radar d’appontage du bateau était en panne. D’autres comparaissaient pour avoir autorisé – ou ne pas avoir empêché – le décollage, alors que ce radar était toujours défaillant et qu’un changement d’équipe au dernier moment avait abaissé le niveau d’expérience général pour ce type d’opération délicate.

Les juges ont estimé qu’une « faute » ayant un « lien de causalité certain » avec l’accident n’était pas établie. Le réentraînement du pilote tout comme le décollage de l’hélicoptère le jour même étaient « possibles réglementairement », selon la décision. Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public, qui avait estimé qu’« aucun » des prévenus n’était « responsable » de cet accident.

Le Monde avec AFP

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