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John Nkengasong, directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), lors d’une conférence de presse au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), le 10 mars 2020. MICHAEL TEWELDE / AFP
Avec 5,7 millions de cas déclarés et moins de 150 000 décès, l’Afrique apparaissait jusqu’à présent comme la région du monde la plus épargnée par la pandémie de Covid-19. La diffusion du variant Delta, identifié dans au moins quinze pays, change la donne alors que le continent fait face à une troisième vague dans un contexte de pénurie de vaccins.
A la tête du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), John Nkengasong fait part de la grande déception des Africains à l’égard de l’initiative de solidarité internationale Covax.
Jusqu’à présent, l’Afrique semblait relativement épargnée par le Covid-19. La diffusion du variant Delta est-elle en train de changer la donne ?
John Nkengasong En l’espace de quatre semaines, la situation est devenue très alarmante sur le continent. Au moins vingt-trois pays affrontent une troisième vague. Le nombre des contaminations dépasse le pic de la précédente vague. Il n’est pas exagéré de dire que plusieurs pays traversent aujourd’hui la situation qu’a dû affronter l’Inde, avec des hôpitaux saturés, un manque d’oxygène pour prendre en charge les malades. En Zambie, en Ouganda, faute de places, les patients doivent être traités à l’extérieur des structures de santé.
Depuis dix-huit mois, l’Afrique avait montré sa capacité à repousser l’épidémie. Mais à cause du manque d’accès aux vaccins, c’est terminé. Nous ne sommes plus une exception. Le nombre de cas augmente, il y a des morts partout.
La situation reste très différente selon les régions du continent avec une forte concentration des cas en Afrique du Sud et en Afrique du Nord. Comment s’explique cette hétérogénéité ?
L’Afrique est un continent de cinquante-cinq pays [selon l’Union africaine qui reconnaît le Sahara occidental] avec des niveaux de développement, des infrastructures sanitaires et des systèmes de surveillance très différents. Cette diversité de situation n’est donc pas surprenante.
Ceci étant, le rebond de l’épidémie en Afrique du Sud et dans les pays voisins coïncide avec l’hiver austral. Le froid conduit les populations à vivre davantage à l’intérieur des maisons où les risques de contaminations sont plus importants. Les pays qui déclarent le plus de cas sont aussi ceux qui ont la plus grande capacité de tests. Comme je le répète souvent : quand on teste, on trouve.
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