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Berlin regrette d’avoir « laissé trop d’espace » au réseau Confucius

En Allemagne, les Instituts Confucius ont longtemps pu compter sur le soutien actif du gouvernement. Comme en août 2016, quand Angela Merkel vint inaugurer – portant pour l’occasion une veste du même rouge que celui du drapeau chinois –, l’institut de Stralsund, au bord de la mer Baltique, à 300 mètres de sa permanence de députée. Un institut auquel la chancelière allemande adressa ses « chaleureuses félicitations », trois ans plus tard, pour sa contribution à « l’enseignement de la langue et de la culture chinoises » dans cette région du nord de l’Allemagne.

Aujourd’hui, le ton n’est plus le même. « Je ne veux pas que le gouvernement chinois influence nos universités et notre société », a déclaré, le 29 juin, la ministre allemande de l’éducation et de la recherche, Anja Karliczek, avant d’ajouter : « L’Allemagne doit faire son autocritique. Nous devons reconnaître que nous avons accordé trop d’espace aux Instituts Confucius et que nous n’avons pas assez œuvré pour développer nous-mêmes des expertises indépendantes sur la Chine. »

Ce même jour, Mme Karliczek annonçait que 24 millions d’euros seraient finalement débloqués par le gouvernement fédéral pour financer de telles « expertises indépendantes ». Soit un doublement de l’enveloppe initialement prévue pour la période 2017-2024. « Nos relations économiques avec la Chine sont étroites et nous avons également des intérêts communs dans des domaines tels que la protection du climat. Mais nous devons aussi le dire ouvertement : nous sommes dans un système de compétition avec la Chine », a expliqué la ministre pour justifier la décision du gouvernement d’allouer deux fois plus d’argent que prévu à des programmes de recherche « indépendants » sur la Chine.

« Signal positif »

« Ce changement de ton de la part du gouvernement est un signal positif. Cela va dans la bonne direction, même s’il faudra voir, au-delà des paroles, sur quoi tout cela débouche concrètement », estime le député libéral-démocrate Jens Brandenburg, qui regrette que le gouvernement ait attendu si longtemps – trois mois avant les élections législatives –, pour décider d’agir. Spécialiste des questions d’éducation, ce jeune élu s’inquiète de la « propagande exercée par les Instituts Confucius en faveur du Parti communiste chinois », et estime que ceux-ci n’ont pas à être soutenus par les collectivités locales, ni par les universités. Par ailleurs, le Parti libéral-démocrate (FDP) réclame une sensibilisation des équipes pédagogiques aux « stratégies et mécanismes d’influence politique du gouvernement chinois et d’autres régimes autoritaires ».

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