Après deux jours de combats, les forces gouvernementales afghanes affirment avoir repris, jeudi 8 juillet, le contrôle de Qala-e Naw, la capitale de la province de Badghis, dans le nord-ouest de l’Afghanistan. Le gouvernement y avait envoyé par hélicoptère des centaines de commandos pour contrer l’offensive talibane.
Mercredi, les talibans avaient lancé un premier assaut contre une capitale provinciale depuis le début de la dernière phase du retrait des troupes américaines. Ils s’étaient emparés des principaux bâtiments gouvernementaux de cette ville de 75 000 habitants, dont le quartier général de la police, et avaient libéré des centaines de détenus de la prison de la ville.
Zia Gul Habibi, un membre du conseil provincial de Badghis, a fait état de combats « sporadiques » dans la ville. « Certains membres des forces de sécurité qui ont rejoint les talibans les aident et les guident », a-t-il déploré. Le reste du territoire de la province de Badghis reste aux mains des talibans.
Etape compliquée de la transition, selon le président afghan
Le pays traverse « l’une des étapes les plus compliquées de la transition » a admis, jeudi, le président afghan, Ashraf Ghani. « Les forces internationales repartent dans leurs pays respectifs après vingt ans ici, mais le pays peut être contrôlé », a-t-il assuré dans un discours, confiant dans la capacité de son gouvernement à gérer la crise.
A Londres, le premier ministre, Boris Johnson, a annoncé que la plupart des soldats britanniques avaient désormais quitté l’Afghanistan dans le cadre du retrait des forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui s’effectue en parallèle à celui des Américains. « Je ne révélerai pas le calendrier de notre retrait, mais je peux dire à la Chambre que la plupart de nos troupes sont déjà parties », a-t-il déclaré face à des députés. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, doit s’exprimer sur le retrait d’Afghanistan, après une réunion avec son équipe de sécurité nationale.
Selon un responsable sécuritaire, l’offensive a également « affecté les provinces voisines » dont celle d’Herat, frontalière de l’Iran, où un district frontalier de Badghis est tombé aux mains des insurgés dans la nuit. Des responsables locaux et les insurgés affirment que deux districts d’Herat en tout ont été pris dans la nuit.
Ross Wilson, le chargé d’affaires américain, a critiqué l’offensive de Badghis qui, selon lui, « viole les droits humains ». Selon Human Rights Watch, les talibans ont expulsé des personnes de leur domicile et pillé ou incendié certaines habitations.
Négociations à Téhéran
Dans l’espoir de relancer des négociations entre les deux camps, une réunion entre des représentants talibans et une délégation du gouvernement afghan s’est achevée jeudi à Téhéran, selon l’IRNA, l’agence de presse publique iranienne.
Si les deux camps ont appelé à la fin des combats et prôné plus de discussion, les pourparlers officiels entre Kaboul et les insurgés, lancés en septembre 2020 à Doha, sont au point mort.
Selon des responsables sécuritaires occidentaux, les talibans ont conquis une centaine de districts. Les insurgés affirment détenir 200 districts dans 34 provinces, soit plus de la moitié du territoire. Les principales villes et capitales provinciales restent sous le contrôle du gouvernement.
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