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L’absence d’accord à l’OPEP + risque d’entraîner une flambée du pétrole

Station-service à Falls Church (Etats-Unis), le 16 décembre 2014. KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Après plusieurs réunions préparatoires en quatre jours, les « rois du pétrole » ne sont toujours pas parvenus à un accord. Les tensions entre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) ont entraîné le report sine die de la visioconférence qui devait réunir, lundi 5 juillet, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres producteurs menés par la Russie. Ce nouvel échec a porté, lundi 5 juillet, à la clôture les prix du brent de la mer du Nord à 77,16 dollars (65,09 euros) le baril (+ 1,30 %) et celui du WTI américain à 76,36 dollars (+ 1,60 %).

Deux points devaient être débattus par ce cartel informel, baptisé OPEP + : la date à laquelle la production reviendra à son niveau d’avant la crise sanitaire, jusqu’à présent fixée à avril 2022, et qui serait repoussée fin 2022 ; et, surtout, la nouvelle hausse du volume de brut mis sur le marché entre août et décembre pour répondre à une demande soutenue par la reprise mondiale. Le cartel conduit par Moscou et Riyad avait réduit sa production quotidienne de 10 millions de barils à partir de mai 2020, au plus fort de la première vague de Covid-19 qui avait fait plonger l’activité économique et fondre la demande d’or noir.

Rôle ingrat

Puis il a décidé de desserrer progressivement les vannes au printemps et prévoyait une nouvelle hausse : 400 000 barils supplémentaires par jour chaque mois entre août et décembre, soit la remise sur le marché de 2 millions de barils fin 2021. Seuls les Emirats s’y sont opposés, exigeant pour eux-mêmes un quota plus élevé. Actuellement, il est calculé sur la base des 3,2 millions de barils par jour pompés en 2018 et ne reflète plus la capacité de production de plus de 3,8 millions, atteinte en avril 2020, à la veille des coupes historiques décidées par le cartel. Abou Dhabi demande à exporter chaque jour 600 000 barils de plus.

Etrange passe d’arme entre deux Etats qui ont secrètement négocié, il y a quelques années, un projet d’union politique

Dimanche, les ministres de l’énergie saoudien et émirati, le prince Abdelaziz Ben Salman et Suhail Al-Mazrouei, s’invectivaient encore par chaînes de télévision interposées. « C’est tout le groupe contre un seul pays », commentait le premier, prévenant qu’un accord sans les émirats était exclu. Le royaume wahhabite ne veut plus jouer le rôle ingrat de producteur d’appoint auquel on demande d’équilibrer le marché pétrolier, parfois aux dépens de ses intérêts financiers. Les Emirats répondent qu’ils ont réduit de 35 % leurs capacités de production, bien plus que les autres pays de l’OPEP +.

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