Pour le fondateur de ce groupe de réflexion Jean-Hervé Lorenzi, la pandémie de Covid-19 « aura eu un mérite », celui de « faire apparaître aux Français leurs carences et leurs dénis », en particulier ceux sur la « faiblesse de la qualification et de la formation » et la « précarité financière » d’une partie de la jeunesse dans le pays.
La priorité doit être donnée à l’éducation dès la petite enfance, « où se créent les inégalités », en formant et rémunérant mieux les enseignants, puis à la formation « tout au long de la vie » en intégrant les entreprises « dans le processus de développement des qualifications », selon un communiqué publié par le Cercle à l’issue des 21èmes Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Cet événement a réuni plusieurs dizaines de chercheurs et de dirigeants d’entreprises, ainsi que des responsables politiques de vendredi à dimanche.
« Rien de révolutionnaire »
Ce texte qui liste dix propositions économiques « n’a rien de révolutionnaire », indique M. Lorenzi, dont l’objectif est « de forcer les candidats à la présidentielle à sortir du bois » sur ces thématiques. La Garantie jeunes, aide mensuelle de 484 euros maximum actuellement allouée à des jeunes sans emploi, ni étude ni formation, doit être étendue à « tous les étudiants, les apprentis, les jeunes travailleurs précaires, (…) indépendants financièrement », réclame le Cercle des économistes.
Son financement doit se faire par un transfert de fonds, via des économies dégagées par une réforme des retraites réalisée grâce à « l’augmentation du nombre d’annuités » travaillées, et non avec une élévation de l’âge de départ, source de freins « psychologiques et sociologiques », plaide M. Lorenzi.
Augmenter les salaires en première ligne
Les économistes veulent aussi augmenter les bas salaires des branches professionnelles en « première ligne » durant la pandémie, citant les secteurs de la distribution, la restauration, le nettoyage, la santé ou l’agroalimentaire, mais aussi de la fonction publique (soignants, enseignants et chercheurs).
Autre proposition pour renforcer l’investissement productif: instaurer une garantie publique de l’épargne des ménages français lorsqu’elle va être investie dans les fonds propres des TPE et PME, sous condition de niveau de patrimoine.
L’ensemble de ces mesures générera des dépenses publiques supplémentaires, préviennent les économistes, qui appellent à une « réallocation » des dépenses mais ne veulent pas augmenter le niveau des prélèvements obligatoires.
Le Cercle redit enfin qu’il faut « revoir les critères de déficit et de dette de Maastricht » qui « ne correspondent plus à la réalité européenne », et se prononce pour un élargissement du marché européen des quotas d’émission de CO2 « à tous les secteurs d’activités de production », pour réussir la neutralité carbone de l’UE en 2050.
(avec AFP)
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