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La CGT se chauffe pour la rentrée sociale de septembre

Un tour de chauffe avant la rentrée sociale de septembre prochain? En lançant un préavis de grève nationale tous services pour ce jeudi 1er juillet, la CGT-Cheminots veut tester ses troupes au sortir des confinements successifs et sur fond de grande transformation à la SNCF suite à la loi de 2018. Les revendications du premier syndicat de l’entreprise sont assez classiques: des augmentations de salaires, des embauches, des négociations sur le futur cadre social ainsi qu’une dénonciation de l’ouverture à la concurrence sur quelques lignes de trains régionaux TER.

Un mouvement peu suivi

Pour la CGT, il s’agit de réaffirmer son leadership: toujours largement en tête lors des dernières élections professionnelles de 2018 avec 34 % des suffrages, la centrale est talonnée par l’UNSA (24 %), le petit poucet qui grimpe d’année en année. « C’est une façon de marquer son territoire en mobilisant à un moment où la SNCF change profondément, explique Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail (IST). D’autant que la sociologie des nouveaux cheminots embauchés aujourd’hui, moins imprégnés de l’imaginaire des cheminots, peut avoir à terme un impact sur l’audience de la CGT. »

Reste que cette action s’avère essentiellement symbolique car le trafic SNCF est quasi normal avec seulement quelques perturbations pour les trains express régionaux. Ce

mouvement social ne devrait pas avoir de conséquence sur l’image de la compagnie ferroviaire en pleine reconquête commerciale après une perte de 3 milliards d’euros à cause la pandémie.

La CGT-Cheminots s’affirme

En filigrane, la CGT-Cheminots s’affirme comme l’une des places fortes de la centrale en pointe sur la contestation sociale face au gouvernement. Son secrétaire général, Laurent Brun, un quadragénaire, se verrait d’ailleurs bien prendre le fauteuil de Philippe Martinez, l’actuel numéro un de la centrale qui termine son second mandat. « Les grosses fédérations ont acquis beaucoup d’autonomie ces dernières années, détaille Bernard Vivier. Ce phénomène est renforcé par le fait que la centrale a du mal à s’implanter dans les services. Du coup, il y a une sorte de repli sur les bastions forts comme l’énergie, les services publics… De son côté Philippe Martinez apparaît un peu en retrait et il a du mal à tenir sa confédération. »

Malgré tout, la CGT innove pour fédérer de nouveaux publics: le premier syndicat des entreprises de livraison à deux-roues de Paris a été créé samedi 26 juin afin de défendre les travailleurs indépendants des plates-formes.

Un congrès en 2022

Pourtant, en coulisse, l’affaiblissement de la confédération face à ses fédérations annonce une bataille féroce pour la succession de Philippe Martinez qui n’a pas encore dit s’il rempilait ou non pour un troisième mandat. Et le temps presse car la commission exécutive confédérale vient ce jeudi 1er juillet d’arrêter la date du prochain congrès qui aura lieu du 27 au 31 mars 2023 à Clermont-Ferrand.

Le rendez-vous promet d’être animé tant la CGT est en proie: après avoir perdu sa place de numéro un dans le secteur privé en 2017 au profit de la CFDT, la centrale a encore reculé en 2021 (22,96 %, − 1,89 point) lors de la publication en mars dernier par le ministère du Travail des résultats de l’audience des syndicats. Un choc accentué par les violences à l’encontre des militants du syndicat pris à partie lors du défilé du 1er mai.

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