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L’emploi rebondit en juin aux Etats-Unis, un « progrès historique », selon Biden

L’économie américaine a créé plus d’emplois que prévu en juin, « un progrès historique », a estimé Joe Biden, même si le marché de l’emploi est loin d’être remis de la pandémie et le chômage affecte toujours durement les communautés noire et hispanique.

« Notre économie enregistre un progrès historique, au sortir de la pire crise en cent ans », ce qui est « une conséquence directe » de la politique de relance de la Maison Blanche, a assuré le président démocrate lors d’une conférence de presse.

« Il est clair que nous sommes sur la bonne voie », a-t-il ajouté, se félicitant des nouvelles prévisions de croissance optimistes pour 2021 publiées jeudi par les services du budget du Congrès et le FMI.

Selon lui, la croissance économique ultra rapide « ne se produit par hasard ou par accident ». « C’est (le fruit de) notre plan économique. Notre stratégie vaccinale. Notre plan de sauvetage américain », a-t-il souligné.

Plus tôt, il avait tweeté que trois millions d’emplois avaient été créés depuis qu’il a a pris ses fonctions.

Pour le seul mois de juin, 850.000 emplois ont été créés contre 680.000 attendus par un consensus d’analystes, a annoncé vendredi le département du travail.

C’est mieux qu’en mai (559.000) mais il manque toujours 6,8 millions d’emplois comparé à février 2020, juste avant le début de la pandémie aux Etats-Unis qui a plongé la première économie du monde dans la récession comme le reste du globe.

De plus, le taux de chômage est remonté à 5,9% (+0,1 point) le mois dernier avec un nombre de personnes au chômage inchangé (9,5 millions).

Et, les noirs et hispaniques sont toujours les plus durement affectés avec respectivement un taux de chômage de 9,2% et 7,4% contre 5,2% pour les blancs et 5,8% pour les asiatiques.

« Ces données sont considérablement en baisse par rapport à leurs sommets d’avril 2020 mais restent bien au-dessus de leurs niveaux d’avant la pandémie de coronavirus », a noté le ministère dans un communiqué, rappelant qu’en février 2020, le taux de chômage était de 3,5% — son plus bas niveau en 50 ans — et que 5,7 millions de personnes n’avaient pas de travail.

« Il manque 6,8 millions d’emplois (…). Il manque encore 5 millions de services, c’est donc là que l’accent sera mis à l’avenir », a estimé l’économiste Joseph Brusuelas de RSM sur Twitter.

Les chiffres du ministère ne donnent qu’une vue parcellaire puisque les données ne sont récoltées que pour la première moitié du mois.

Sans surprise, des gains d’emplois « notables » ont eu lieu dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie qui ont le plus souffert des restrictions liées au Covid.

Une campagne de vaccination efficace a permis la réouverture à plein régime de nombreux restaurants, parcs d’attractions, cinémas, etc. Et, avec des Américains dont l’épargne a gonflé pendant la pandémie, des millions de ménages recevant des aides du gouvernement, la demande pour les services a grimpé.

– Myriade de freins à l’emploi –

Le secteur de l’enseignement public et privé a lui aussi fortement recruté avec la perspective de la réouverture des établissements à la prochaine rentrée après être restés portes closes pendant plus d’un an pour certains.

Les économistes s’attendaient à un rapport sur l’emploi solide, certains tablant jusqu’à un million de créations d’emplois.

Mais le marché l’emploi reste confronté à une myriade de difficultés: l’inadéquation entre emplois et profils des chômeurs, le problème de garde d’enfants ou la peur du Covid toujours présente.

Certains chômeurs ont, eux, d’autres aspirations professionnelles et ne sont pas prêts à accepter n’importe quelle offre tandis que certains salariés démissionnent parce qu’ils ne veulent pas revenir au bureau et sont à la recherche d’un emploi en télétravail.

Face à la forte augmentation de l’activité notamment dans les restaurants, les employeurs multiplient les offres assorties de primes substantielles pour motiver les candidats.

Les républicains incriminent, eux, les allocations chômage très généreuses depuis le début de la pandémie qui permettent à certains chômeurs peu qualifiés de gagner plus que lorsqu’ils occupaient des emplois peu rémunérés.

Les Etats républicains ont ainsi commencé à anticiper le retrait de ces allocations qui doit intervenir début septembre mais leur véritable impact n’apparaîtra que dans les données de juillet.

« On est loin de la barre convoitée du million mais ce rapport dresse le tableau d’un marché de l’emploi en constante reprise », a commenté Lydia Boussour d’Oxford Economics.

Selon elle, juin marque « le début d’une série de rapports extraordinaires qui porteront la plus forte performance économique américaine depuis 1951 ».

Jeudi, le Fonds monétaire international a indiqué que la croissance américaine atteindra cette année 7%, le rythme le plus rapide depuis 1984.

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