Le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, a limogé, mercredi 30 juin, les ministres de la défense, Chériff Sy, et de la sécurité, Ousséni Compaoré, après de meurtrières attaques djihadistes ayant entraîné des manifestations. Le décret, lu à la télévision nationale par le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Sanou, fait état du remplacement du ministre de la sécurité par Maxime Koné. « Le président du Faso assume les fonctions de ministre de la défense nationale et des anciens combattants », précise un second décret.
« Un nouveau gouvernement est en place. Le remaniement ministériel intervenu ce 30 juin 2021 s’inscrit dans ma volonté de donner un nouveau souffle à notre engagement face aux défis majeurs de notre nation », a déclaré M. Kaboré sur ses comptes Twitter et Facebook. « L’accompagnement et le soutien de l’ensemble des fils et filles du Burkina Faso seront les ferments de ce nouvel exécutif, dans la construction d’une nation sécurisée, de paix et de prospérité », a-t-il poursuivi.
Le président Kaboré avait déjà gardé ce portefeuille lors de son premier gouvernement en 2015, avant de s’en décharger quelques mois plus tard. A ses côtés, le colonel-major Aimé Barthélemy Simporé a été nommé ministre délégué chargé de la défense nationale. Un conseil des ministres doit se tenir ce jeudi au palais présidentiel.
Le Balai citoyen porte plainte
Mi-juin, l’opposition avait réclamé la démission du premier ministre, Christophe Dabiré, et du ministre de la défense face à la montée des violences djihadistes de plus en plus meurtrières.
Dans la nuit du 4 au 5 juin, des hommes armés – dont « des jeunes âgés de 12 à 14 ans », selon les autorités – ont attaqué le village de Solhan (nord-est), tuant au moins 132 personnes selon le gouvernement, 160 selon des sources locales. Ce massacre, qui a provoqué une vive émotion, constitue l’attaque la plus meurtrière au Burkina Faso depuis le début des violences djihadistes, il y a six ans. Mardi, le Balai citoyen, un mouvement de la société civile, a déposé une plainte contre le gouvernement pour « non-assistance à personnes en danger » lors de l’attaque de Solhan.
Des manifestations de colère de milliers de Burkinabés contre cette violence ont déjà eu lieu dans tout le pays et d’autres sont prévues le week-end prochain à l’appel de l’opposition et de la société civile. Depuis 2015, ces attaques ont fait environ 1 500 morts au Burkina Faso et contraint près de 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.
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