L’opposition vénézuélienne va pouvoir à nouveau se présenter en coalition aux élections régionales de novembre, ce qui lui était interdit depuis sa victoire aux législatives de 2015, a annoncé mardi l’autorité électorale du pays sud-américain.
La Plateforme de l’Unité démocratique (MUD) est née en 2008 en réunissant une trentaine de partis et groupes d’opposition au pouvoir de l’ex-président socialiste Hugo Chavez (1999-2013). Elle avait mis en déroute le parti au pouvoir aux élections législatives de 2015, une première depuis quinze ans.
La MUD figure sur une liste de « huit organisations nationales dont nous avons aujourd’hui approuvé les noms pour participer aux prochaines élections » des maires et gouverneurs du 21 novembre, a annoncé le président du Conseil national électoral (CNE), Pedro Calzadilla.
Des postes de « protecteurs » créés
Peu avant l’élection présidentielle de 2018, la Cour suprême de justice (TSJ), accusé par l’opposition d’être inféodée au pouvoir de Caracas, avait ordonné son exclusion, arguant qu’il ne s’agissait pas d’un parti mais d’une alliance de partis.
Les principaux partis politiques d’opposition ont boycotté l’élection présidentielle de 2018, qui a vu la réélection de Nicolas Maduro, et les législatives de 2020. Dans les deux cas, ils ont dénoncé une organisation partiale et des fraudes.
Lundi, Nicolas Maduro a promis de respecter toute victoire de l’opposition aux élections régionales. « Je vous l’annonce : à partir de ces élections, je pense que le mieux (…) c’est que celui qui gagne puisse gouverner (…) nous allons supprimer ce que nous appelions le protectorat », a déclaré le chef de l’Etat.
Des postes de « protecteurs » ont été créés par le dirigeant socialiste lui-même dans les régions où l’opposition avait remporté des gouvernorats ou des mairies afin de retirer le pouvoir aux élus et le confier à des membres du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir. « On arrête avec les protecteurs et protectrices pour les Etats et municipalités afin que celui qui gagne gouverne, point », a ajouté M. Maduro lors d’une cérémonie officielle.
Une demande de la communauté internationale
Ces deux annonces interviennent au moment où les Etats-Unis, l’Union européenne et le Canada se disent prêts à « revoir » leurs sanctions contre le pays sud-américain en échange d’élections « crédibles ».
« Nous sommes disposés à revoir les politiques de sanctions sur la base de progrès significatifs dans une négociation globale » afin de « permettre à tous les Vénézuéliens de s’exprimer politiquement au moyen d’élections locales, parlementaires et présidentielles crédibles, inclusives et transparentes », ont-ils fait savoir vendredi dans une déclaration commune.
Washington, Ottawa et de nombreux pays européens reconnaissent le chef de file de l’opposition Juan Guaido, président du Parlement élu en 2015, comme président par intérim du Venezuela. M. Guaido a demandé en mai que soient relancées les négociations entre l’opposition et le gouvernement, une option qu’il avait jusque-là écartée.
Nicolas Maduro, qui avait mis fin en 2019 à un dialogue avec l’opposition sous les auspices de la Norvège face à la multiplication des sanctions américaines contre son gouvernement, s’est dit prêt à rencontrer ses représentants « quand elle veut, où elle veut, comme elle veut ». Il a toutefois posé ses conditions : la fin des « mesures coercitives unilatérales », la « reconnaissance » de l’actuel Parlement dominé par le parti au pouvoir et le déblocage de fonds vénézuéliens gelés à l’étranger.
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