Pour les Suédois, il y a comme une impression de déjà-vu. Il y a deux ans et demi, il avait fallu plus de quatre mois pour que le premier ministre sortant, Stefan Löfven, soit confirmé à la tête du gouvernement, après les élections législatives de septembre 2018. Retour à la case départ, lundi 28 juin : visé par un vote de défiance des députés une semaine plus tôt, le chef de file des sociaux-démocrates a choisi de démissionner. Le président du Parlement, Andreas Norlén, se retrouve donc, de nouveau, chargé de lui trouver un remplaçant, sans qu’aucun candidat ne s’impose pour le moment.
A l’origine de cette crise politique inédite : le rejet par le Parti de gauche d’un projet de libéralisation des loyers pour les constructions neuves. La formation, dirigée depuis décembre 2020 par Nooshi Dadgostar, n’a jamais caché qu’elle ferait tout pour s’y opposer, jusqu’à retirer sa confiance au gouvernement, composé des sociaux-démocrates et des Verts, qui serait alors privé de majorité au Parlement. Une menace mise à exécution, le 21 juin.
Stefan Löfven, qui gouverne depuis janvier 2019, en s’appuyant sur le Parti du centre, le Parti libéral et le Parti de gauche, avait alors trois options : retrouver une majorité au Parlement, convoquer des élections extraordinaires pour élire une Assemblée temporaire avant les prochaines législatives en septembre 2022, ou démissionner.
« Trouver une solution »
La première possibilité a vite débouché sur une impasse. Car si le Parti de gauche a fait savoir qu’il était prêt à renouveler sa confiance à Stefan Löfven, à condition que la réforme des loyers soit définitivement abandonnée, la chef des centristes, Annie Lööf, a exclu de soutenir un gouvernement dépendant de la formation d’extrême gauche. Sans l’appui des libéraux – dont la nouvelle dirigeante, Nyamko Sabuni, a annoncé qu’elle était favorable à un gouvernement dirigé par le conservateur Ulf Kristersson –, l’équation s’est révélée impossible à résoudre pour Stefan Löfven.
Lundi, ce dernier a rejeté la deuxième solution, en estimant que des élections n’étaient « pas ce qu’il y a de mieux pour la Suède », dans le contexte pandémique. Ne lui restait donc plus que la troisième option : en démissionnant, Stefan Löfven place la balle dans le camp de la droite. Immédiatement, Ulf Kristersson a déclaré qu’il était « prêt à former un gouvernement de droite », constatant aussi que « la répartition des mandats est la même qu’après les dernières élections ».
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