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La séquence « économie heureuse » de Macron pour oublier les régionales

Un échec cuisant aux élections régionales et départementales? Emmanuel Macron n’en a cure ! Du moins est-ce le message que le président de la République va tenter de faire passer en se lançant dès ce 28 juin, au lendemain des scrutins, dans une séquence « entreprise, attractivité, industrie ». Des thématiques qu’il maîtrise mieux, de toute évidence, que les méthodes d’implantation de son parti dans les territoires.

La séquence a commencé lundi sous la bannière Choose France et se terminera par une exposition Fabriqué en France dans les salons et la cour de l’Elysée, du 2 au 4 juillet.

Projet « absolument majeur »

La matinée de ce 28 juin a ainsi débuté par une visite d’Emmanuel Macron à Douai, sur le futur site de la deuxième usine de batteries pour voitures électriques de France, qui constitue la pièce maîtresse du pôle « ElectriCity » que Renault va lancer dans le Nord. Cet investissement du groupe chinois Envision, dont le PDG, Lei Zhang, est un habitué des sommets Choose France, constitue une opération « absolument majeure », insiste l’Elysée. Elle pèse deux milliards d’euros d’investissement et doit déboucher sur la création de 1.000 emplois d’ici à 2024.

Lire aussiMacron va annoncer une usine de batteries pour Renault – Challenges

Entamer ainsi sur le terrain sa

-et-regionales-decouvrez-les-cartes-des-resultats-du-second-tour_770936″>échec cuisant aux élections régionales et départementales? Emmanuel Macron n’en a cure ! Du moins est-ce le message que le président de la République va tenter de faire passer en se lançant dès ce 28 juin, au lendemain des scrutins, dans une séquence « entreprise, attractivité, industrie ». Des thématiques qu’il maîtrise mieux, de toute évidence, que les méthodes d’implantation de son parti dans les territoires.

La séquence a commencé lundi sous la bannière Choose France et se terminera par une exposition Fabriqué en France dans les salons et la cour de l’Elysée, du 2 au 4 juillet.

Projet « absolument majeur »

La matinée de ce 28 juin a ainsi débuté par une visite d’Emmanuel Macron à Douai, sur le futur site de la deuxième usine de batteries pour voitures électriques de France, qui constitue la pièce maîtresse du pôle « ElectriCity » que Renault va lancer dans le Nord. Cet investissement du groupe chinois Envision, dont le PDG, Lei Zhang, est un habitué des sommets Choose France, constitue une opération « absolument majeure », insiste l’Elysée. Elle pèse deux milliards d’euros d’investissement et doit déboucher sur la création de 1.000 emplois d’ici à 2024.

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Entamer ainsi sur le terrain sa semaine post-électorale vise à démontrer, pour Emmanuel Macron, que la fréquentation assidue des grands patrons internationaux ne débouche pas sur une déconnexion des réalités. Bon coup de com’ : il est ainsi parvenu à se faire photographier au milieu d’ouvriers Renault en blouse de travail. Le président de la République souhaite « illustrer l’attractivité de la France dans le secteur industriel, sur des segments d’avenir, et ses retombées pour les territoires, en particulier en matière d’emplois », souligne l’Elysée.

Promesse de 7.000 emplois

Cette démonstration du lien maintenu avec les citoyens sera moins évidente pour le reste de la journée, car loin de la poussière des futurs chantiers, ce sont les ors de Versailles qui permettront à l’exécutif de décompter les projets de développements dans l’Hexagone par les entreprises étrangères. « Il va falloir que je me trouve un tapis volant pour rallier Versailles depuis Douai dans les temps impartis », expliquait Agnès Pannier-Runacher juste avant ce dense programme du sommet Choose France.

Plus de cent grands patrons sont attendus au château du Roi Soleil, de Leif Johnson (AstraZeneca) à Lakshmi Mittal (ArcelorMittal) en passant par Patrick Gelsinger (Intel) et Enrique Lores (HP). Déjeuner avec le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, entretiens bilatéraux, dîner de gala : ces big boss seront soignés à la hauteur de leurs promesses. Ils arrivent en effet avec plus de vingt projets d’investissement, soit 3,5 milliards d’euros et 7.000 emplois pour les prochaines années. Et l’Elysée s’empresse de préciser que ces engagements ne sont pas écrits avec du vent : selon les calculs du Palais, sur les 35 projets annoncés au cours des trois premières éditions de Choose France, depuis janvier 2019, vingt qui ont été entièrement concrétisés, pour un total de 2,3 milliards d’euros et quatorze qui sont en cours de réalisation, pour un total de 4,2 milliards.

De JP Morgan aux verres Duralex

Le lendemain, Emmanuel Macron donnera un coup de projecteur à une dernière ramification de Choose France : il inaugure mardi 29 juin les nouveaux locaux JP Morgan à Paris, en présence du dirigeant de la banque américaine, Jamie Dimon, qui a lui aussi son rond de serviettes aux sommets de Versailles. Les vastes bureaux installés près du Louvres accueilleront 440 personnes, dont une partie chassée du Royaume-Uni par le Brexit.

Après une courte pause, la séquence reprendra dès vendredi en fin de journée, avec l’inauguration du deuxième salon du Fabriqué en France, qui s’étendra du 2 au 4 juillet dans les salons et la cour de l’Elysée. A côté de belles histoires comme l’inventif mini lave-vaisselle Bob, de Daan Technologies, le Palais se frotte aussi à quelques récits plus épineux. Les verres Duralex seront exposés, alors qu’ils viennent d’être sauvés, après des années au bord de la casse définitive, par un autre Français célèbre, Pyrex. Les portes de la rue du Faubourg-Saint-Honoré se sont aussi ouvertes à une barre d’acier fondue par Ascoval, au moment où le métallurgiste est lâché par son propriétaire, Liberty Steel. « Nous assumons qu’il n’y a pas que des dossiers heureux, pointe Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Industrie. Ascoval est une bataille – mais elle est en passe d’être gagnée, puisque plusieurs candidats se disputent pour sa reprise. »

Résultats insuffisants

L’exposition soulignera donc, en creux, combien la réindustrialisation tricolore est loin d’être gagnée. Le déficit commercial en matière de biens s’est ainsi creusé de 7,3 milliards d’euros en 2020, atteignant 65,2 milliards d’euros. « Sur le terrain, je suis très déçu par le nombre très limité de relocalisation effective », complète d’ailleurs un consultant spécialisé dans l’industrie.

Le gouvernement prépare donc de nouvelles annonces sur ces sujets pour la rentrée. « Il faut approfondir le sillon que nous avons tracé », estime déjà Agnès Pannier-Runacher. Comme un argument de campagne présidentielle.

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