Lieu de rencontre privilégié entre les investisseurs étrangers et l’exécutif français, la quatrième édition du forum « Choose France » au Château de Versailles a permis lundi à Emmanuel Macron et au gouvernement de vanter l’attractivité de la France.
« C’est une très bonne édition avec 22 projets très concrets qui ont été annoncés » représentant 7.000 emplois, s’est félicité le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Plusieurs autres ministres avaient, comme lui, un agenda chargé de rencontres avec des patrons étrangers.
Dans la matinée, Emmanuel Macron s’était rendu à Douai (Nord) à la suite de l’annonce du plus gros investissement étranger de ce forum: la future implantation d’une usine de batteries électriques du groupe chinois Envision à côté de l’usine Renault. Une façon d’essayer de tourner la page des défaites de LREM aux élections régionales en remettant au goût du jour un refrain régulier depuis l’arrivée à l’Elysée de M. Macron: la course aux investissements étrangers sur le territoire national.
« Nous voyons cela comme une relation gagnant-gagnant entre Renault, Envision et le gouvernement français. Cela n’aurait pas été possible il y a deux ans. C’est désormais le bon moment grâce au plan de relance français », a déclaré dimanche dans un entretien à l’AFP Lei Zhang, le PDG d’Envision, au sujet de l’investissement à Douai.
Dans l’après-midi, le président de la République a tenu des entretiens bilatéraux avec les dirigeants d’Intel, HP (Hewlett-Packard), Qualcomm, et ArcelorMittal. Il devait encore s’entretenir avec celui de Snap avant un dîner réunissant plus d’une centaine de patrons.
« Grâce à la politique économique que nous avons maintenant engagée depuis plus de quatre ans, nous sommes devenus le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers », s’est réjoui Bruno Le Maire en référence à une étude du cabinet EY.
Il a souligné la rapidité du décaissement du plan de relance, dont plus du tiers des 100 milliards d’investissements prévus sont déjà engagés, et insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur l’environnement.
« Quand vous discutez avec le patron d’ArcelorMittal, le patron de Bosch, de Siemens, ils vous disent tous une seul chose, [il va falloir] des investissements considérables », selon Bruno Le Maire qui veut « dégager les investissements publics et privés indispensables pour accélérer la décarbonation et le verdissement de l’économie ».
En visite dans une usine du groupe allemand Vorwerk dans l’Eure-et-Loir, le Premier ministre Jean Castex a rappelé que les investissements étrangers étaient aussi « une question de souveraineté nationale ». Le fabricant du robot culinaire Thermomix va investir 40 millions d’euros et créer 850 emplois.
« Tous les décideurs du monde de la santé sont là » aussi, à Choose France, explique à l’AFP Olivier Nataf, président France du groupe pharmaceutique AstraZeneca, qui déroule un plan de 500 millions de dollars annoncé l’an dernier.
Pour les quelques dizaines de patrons français invités, Choose France est un lieu qui « permet de nouer des contacts avec des dirigeants de boîtes étrangères qu’on aurait pas eu l’occasion de croiser en France. C’est très compliqué normalement », a déclaré de son côté Philippe Corrot, cofondateur de la licorne française Mirakl (éditeur de places de marché), qui enchaîne sept rendez-vous avec de potentiels futurs partenaires.
– Finance et pharmacie –
Les conséquences de la crise sanitaire se sont aussi invitées sous les ors du château de Versailles.
« La pandémie a accéléré le déploiement de technologies, mais elle aussi accru les inégalités, donc on s’est dit qu’il fallait qu’on se mobilise sur le sujet, sur l’intégration, sur l’insertion qui va être un gros sujet post-Covid-19 », a assuré à l’AFP le président du groupe d’intérim Adecco Alain Dehaze, qui a annoncé doubler le nombre de personnes qu’il accompagne dans une démarche d’insertion.
La crise sanitaire avait contraint l’Elysée à repousser à fin juin la tenue de « Choose France », mais certains patrons américains ou asiatiques ont tout de même renoncé à faire le déplacement.
Mardi, l’événement se poursuivra avec la finance à l’honneur, Emmanuel Macron inaugurant les nouveaux locaux parisiens de la banque JP Morgan, qui a fait de la place de Paris la plaque tournante de ses activités de marché en Europe après le Brexit.
Parallèlement, un Comité stratégique des industries de santé (CSIS) réunira les dirigeants des groupes industriels pharmaceutiques français et étrangers.
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