La distribution du Spoutnik Light, dérivé à une dose du vaccin russe controversé, avait été envisagée pour 2022. Ce sera finalement dès le mois de juillet avec l’intention, annoncée par le ministre biélorusse de la santé, Dmitri Pinevich, vendredi 25 juin, de l’administrer « aux étudiants, d’ici au début de l’année universitaire ». Changement de programme donc, justifié par la détection la veille dans le pays du variant Delta, à l’origine d’une hausse massive des contaminations chez le voisin russe.
Si les autorités ambitionnent de vacciner 60 % de la population avant la fin de l’année, cette décision cherche surtout à combler le retard pris par la Biélorussie en matière de vaccination. Au samedi 26 juin, d’après le bilan officiel, « plus de 837 100 personnes ont déjà reçu une première dose, et plus de 551 700 ont déjà reçu les deux injections ». Soit, à l’échelle du pays de 9,3 millions d’habitants, 8,9 % et 5,9 % de la population. Des chiffres « crédibles », estime Andreï Vitushka, spécialiste de la santé du Belarusian Institute for Strategic Studies (BISS), mais qui « restent assez bas. A part l’Ukraine, nos voisins sont bien mieux vaccinés ».
De plus en plus isolé sur la scène internationale depuis la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko le 9 août 2020, le pays est le seul du partenariat oriental agréé avec l’Union européenne bien avant le récent soulèvement à ne pas profiter du mécanisme international de partage des vaccins Covax. Le pays se distingue aussi par l’absence totale de mesures sanitaires strictes depuis le début de l’épidémie. Il ne compterait que « 3 113 » décès, selon les chiffres officiels – dénoncés par plusieurs enquêtes de médias indépendants.
Guidé par ses accointances géopolitiques, le régime Loukachenko compte plutôt sur le soutien de la Chine, qui a récemment envoyé une deuxième livraison de 300 000 doses de son vaccin Sinopharm. Et, dans ce domaine aussi, il dépend surtout fortement de Moscou, qui a approvisionné le pays en Spoutnik V depuis décembre 2020.
Production du Spoutnik V
La Biélorussie a même commencé à « produire » le vaccin russe dès le mois d’avril. Un gage de « souveraineté » dont s’enorgueillit le pouvoir, mais qu’Andreï Vitushka minimise. En effet, l’entreprise publique Belmedpreparaty n’est pour le moment chargée que de la dernière étape de la production, « celle qui consiste à insérer le vaccin dans les ampoules », assure l’ancien médecin en soins intensifs. « Le Spoutnik V en lui-même est produit en Russie. »
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