Devant des milliers de partisans, Donald Trump a lancé samedi soir dans l’Ohio, la bataille pour les élections de mi-mandat. Pour son grand retour sur scène, depuis qu’il a quitté la Maison Blanche, l’ex président américain a abordé ses thèmes favoris : immigration et élection « volée ».
Donald Trump a officiellement lancé samedi 26 juin, la campagne des élections américaines de mi-mandat, en retrouvant dans l’Ohio aux États-Unis, l’ambiance des meetings qu’il affectionne, le regard déjà fixé sur 2024.
Célèbre pour ses meetings en plein air à l’atmosphère survoltée, Donald Trump, le tribun, a renoué, pour la première fois depuis qu’il a quitté la Maison Blanche il y a cinq mois, avec tous les codes de ces rendez-vous lors d’un discours énergique d’une heure et demie.
Il s’agissait du « tout premier meeting de l’élection de 2022 », a-t-il souligné en introduction. « Nous allons reprendre la Chambre (des représentants), nous allons reprendre le Sénat », a martelé l’ancien président.
Immigration et allégations d’élection « volée »
Devant une foule de milliers de partisans enthousiastes, Donald Trump a abordé tous ses thèmes de prédilection habituels, critiquant les élections américaines et mettant particulièrement l’accent sur l’immigration.
« Vous avez des millions de personnes qui entrent dans notre pays. Nous n’avons aucune idée de qui ils sont. Joe Biden fait exactement le contraire de ce que nous avons fait », a-t-il déclaré.
Donald Trump a dressé le portrait d’une Amérique courant « à sa perte » sous son successeur Joe Biden, tout en répétant ses allégations d’élection « volée » par les démocrates en 2020.
Le magnat de l’immobilier de 75 ans n’a toujours pas reconnu explicitement la victoire de son successeur. Il continue au contraire à crier à la fraude électorale, même si ses dizaines de plaintes ont été rejetées y compris par des juges qu’il avait nommés.
« Joe Biden est en train de détruire notre nation, juste sous nos yeux », a-t-il lancé. « Qui diable sait ce qu’il va se passer en 2024, on n’aura même plus de pays ! », s’est-il exclamé.
Faire barrage aux « faux républicains »
Banni des réseaux sociaux après l’assaut meurtrier du Capitole, le 6 janvier, le Donald Trump avait déjà prononcé deux grands discours publics depuis son départ de Washington. Mais l’ambiance plus feutrée des salons conservateurs n’avait alors ressemblé en rien à l’atmosphère de ces meetings, où l’ancien président ne cesse d’interpeler un public surexcité et où s’enchaînent les tubes dans les haut-parleurs.
Ayant promis de jouer un grand rôle lors des élections-clés de mi-mandat (« midterms ») de novembre 2022, il a confirmé sa stratégie visant à soutenir les candidats pro-Trump.
Le meeting de samedi soir était organisé pour soutenir un ancien conseiller de Donald Trump, Max Miller, qui se présente contre un républicain siégeant à la Chambre des représentants, Anthony Gonzalez.
Ce dernier, qui représente l’Ohio, fut l’un des dix républicains de la chambre basse, sur 211, à voter en faveur de la mise en accusation de Donald Trump lors de son procès en destitution pour « incitation à l’insurrection » lors de l’assaut du Capitole, où les parlementaires étaient réunis pour certifier la victoire de Joe Biden. L’ex-président avait finalement été acquitté en février 2021 par le Sénat.
Depuis, le tempétueux new-yorkais a juré de tout faire pour que ses rares accusateurs républicains ne soient pas réélus.
« Anthony Gonzales est un faux républicain et une disgrâce pour votre État », a dit samedi Donald Trump, en louant au contraire les talents de Max Miller. « Max sera dur sur l’immigration (…) il protégera les emplois de l’Ohio tout comme je l’ai fait. »
Les yeux tournés vers 2024
Malgré un silence forcé sur les grands réseaux sociaux Twitter et Facebook, Donald Trump reste très influent chez les républicains.
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Certains supporteurs avaient campé depuis plusieurs jours sur place pour être certains de voir le milliardaire. Et l’on pouvait apercevoir dans la foule des T-shirts « Trump 2024 », destinés à motiver l’ancien président, qui laisse planer la perspective d’une nouvelle candidature présidentielle.
« Je suis venu ici pour soutenir Trump, pour qu’il se présente à la présidentielle » en 2024, a expliqué à l’AFP Philip Mesi, 52 ans, qui patientait peu avant le début de l’événement dans la chaleur de l’été. « Biden est horrible, il ne fait pas du bon travail », tandis que « Trump avait créé des emplois », a-t-il estimé.
Joe Biden « est le pire président qu’il soit », a pour sa part jugé Laura Benas, 57 ans, qui comme beaucoup sur place ne croit pas en la défaite du républicain en 2020, et parle d’une « corruption très profonde dans le gouvernement américain ».
L’ancien président a laissé ouverte la question de savoir s’il se représentera en 2024, faisant miroiter cette possibilité samedi à la foule. « Nous avons gagné l’élection deux fois, et il est possible que nous devions la regagner une troisième fois », a-t-il déclaré, déclenchant les acclamations des milliers de partisans réunis pour sa venue à Wellington, près de la ville industrielle de Cleveland.
Donald Trump compte en tout cas renforcer sa présence publique dans les prochains mois. Dès mercredi, il se rendra au Texas pour visiter la zone frontalière avec le Mexique et revenir sur l’immigration clandestine, l’un des sujets centraux de sa présidence. Puis le 3 juillet, il organisera un autre grand meeting à Sarasota, en Floride.
Avec Reuters et AFP
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