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« Les marchés mondiaux du gaz s’emballent, et les consommateurs vont le payer au prix fort »

En France, le tarif réglementé, qui concerne encore un tiers des 10,7 millions d’abonnés au gaz, augmentera de 9,96 % au 1er juillet. REUTERS/NIGEL RODDIS

Matières premières. Les marchés mondiaux du gaz s’emballent, et les consommateurs vont le payer au prix fort. Le tarif réglementé, qui concerne encore un tiers des 10,7 millions d’abonnés au gaz, augmentera de 9,96 % au 1er juillet, a annoncé, vendredi 25 juin, la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette poussée est due pour une bonne part (7,8 %) « à la hausse des prix du gaz sur le marché mondial », explique-t-elle.

Le gouvernement a sa part de responsabilité : en relevant les obligations des fournisseurs de gaz en matière de sobriété énergétique de leurs clients, ce qui renchérit le coût des certificats d’économies d’énergie, il a contribué à cette inflation. Et il n’est pas sûr que les abonnés se consolent en regardant en arrière, comme les y invite la CRE : depuis le 1er janvier 2019, en raison d’une chute de la consommation, la hausse n’a été que de 1,1 %, bien inférieure à l’inflation.

Il faut remonter à 2008 pour trouver des cours aussi élevés sur le marché européen. Plusieurs facteurs expliquent le phénomène. La reprise économique post-Covid-19 d’abord, notamment en Chine et sur le Vieux Continent. Elle nourrit une demande soutenue des industries très énergivores (papeterie, chimie, automobile, aluminium, agroalimentaire, sidérurgie…), qui absorbe les trois quarts de la production mondiale de méthane.

Hiver froid et long

De plus, l’hiver froid et long a obligé les producteurs d’énergie à tirer sur les stocks pour alimenter les chaudières des particuliers et les turbines des centrales électriques. Leur reconstitution en prévision de l’hiver tire la demande et les prix. A cela se sont ajoutés des opérations de maintenance sur des gisements en mer du Nord et l’arrêt du site de production de gaz naturel liquéfié (GNL) de Snovhit, dans le nord de la Norvège, après un incendie. Et le report de la construction de nombreux terminaux de GNL.

Enfin, la Russie, qui assure 40 % des importations de l’Union européenne, a pesé. « L’évolution de l’approvisionnement européen et les tendances des prix dépendront fortement de la stratégie commerciale de Gazprom », analyse l’Institut français du pétrole. Or, le groupe proche du Kremlin a réduit les flux transitant par l’Ukraine en direction de l’Europe et gonflé ainsi ses recettes, les contrats qu’il signe avec ses clients étant indexés à la fois sur les cours pétroliers et les prix au jour le jour (spot). Il attend désormais la mise en service de Nord Stream 2, son gazoduc qui acheminera du gaz jusqu’en Allemagne, en passant sous la Baltique, auquel les Etats-Unis ne s’opposent plus.

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