Les élections présidentielles iraniennes sont passées, gérées par le régime à sa main. Elles n’en changent pas la nature, les priorités et les méthodes, malgré la désignation de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi. Les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran peuvent donc reprendre à Vienne, dans les jours prochains, pour une septième séance entre signataires du JCPoA, l’accord de 2015. Les dimensions scientifiques, politique et économique continuent d’être imbriquées dans ce huis clos autrichien, qui dure depuis début avril, posant un défi de taille aux diplomates engagés. Mais le temps presse selon les Européens et les Américains, qui espèrent une conclusion prochaine.
En visite à Paris, vendredi 25 juin, dans le cadre de sa tournée européenne, le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est exprimé à ce sujet au cours d’une conférence de presse organisée au Quai d’Orsay, avec son homologue Jean-Yves Le Drian. Reconnaissant des « différences sérieuses » avec l’Iran, M. Blinken a mis en garde contre une extension indéfinie des discussions. « Si l’Iran continue à mettre en marche des centrifugeuses de plus en plus sophistiquées, et à de plus hauts degrés (d’enrichissement de l’uranium), s’il poursuit d’autres aspects de ses programmes interdits par le JCPoA, arrivera un moment où il sera très difficile de revenir aux standards du JCPoA », a-t-il rappelé, en référence au délai pour accumuler assez de matière fissile en vue d’une bombe. « Il est dans notre intérêt national de tenter de remettre le pouvoir nucléaire dans la boîte où il se trouvait, dans le cadre du JCPoA », a-t-il précisé.
« On arrive au terme du processus, on arrive dans la phase dure »
L’expiration vendredi d’un arrangement temporaire entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Téhéran sur les inspections de ses sites nucléaires ne fait qu’accentuer la tension et les soupçons pesant sur les intentions iraniennes. « Il y a eu des avancées de faites, a souligné M. Le Drian, au sujet des négociations de Vienne. On va passer maintenant aux étapes les plus difficiles. Cela supposera des décisions courageuses et fortes de la part des nouvelles autorités iraniennes. C’est le moment. On arrive au terme du processus, on arrive dans la phase dure. »
Comment obtenir à la fois un retour américain dans le JCPoA et une remise en conformité du programme iranien, par rapport à ses engagements de 2015 ? Dès le début des négociations en Autriche, afin de montrer leur détermination et surmonter la défiance iranienne, les Etats-Unis ont clairement exposé leurs intentions, par l’intermédiaire des Européens. L’administration Biden est prête à lever toutes les sanctions abolies par le JCPoA, avant d’être réimposées par Donald Trump. Elle pourrait aussi en requalifier d’autres, introduites après 2017 par l’ancien président américain au nom des droits de l’homme ou de l’antiterrorisme, afin de faciliter leur suppression, comme celles visant la Banque centrale.
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