Le débat a duré deux heures et demie et a été ponctué de discours sur les difficultés rencontrées par les transgenres en Argentine. Jeudi 24 juin, le Sénat argentin a adopté à une écrasante majorité (cinquante-cinq votes pour, un vote contre et six abstentions) la loi Diana Sacayan-Lohana Berkins, du nom de deux militantes tuées pour leur engagement en faveur des droits des personnes trans. L’adoption de ce texte constitue un pas important : désormais, toute entité dépendant de l’Etat (administration centrale ou locale, entreprise publique) doit compter au moins 1 % de personnes transgenres dans ses effectifs et leur réserver des postes.
La possibilité est offerte aux personnes trans de s’inscrire sur un registre, si elles souhaitent rejoindre le secteur public. Le texte prévoit également des incitations pour que les entreprises privées leur donnent, elles aussi, leur chance : les grandes sociétés peuvent ainsi bénéficier d’allégements de cotisations patronales ou d’un accès prioritaire aux marchés publics pour une durée d’un an, et les petites et moyennes entreprises pendant deux ans.
Le vote du Sénat s’est déroulé sous le regard attentif des collectifs de défense des droits des LGBT. Dans une ambiance faisant écho à celle que le Sénat avait connue lorsqu’il s’était prononcé en faveur de l’interruption volontaire de grossesse en décembre 2020, de nombreux militants se sont rassemblés devant la chambre haute du Parlement. A l’annonce des résultats du vote, une clameur s’est élevée de la foule, et les militants ont exprimé leur soulagement.
« Cela nous remplit d’émotion que la loi soit adoptée, a déclaré Thiago Galvan, vice-président de la Ligue LGBT des provinces argentines, au quotidien Pagina 12. Cette loi constitue une reconnaissance de notre lutte historique, de notre droit à être des citoyens à part entière et à choisir nos projets de vie. » Les organisations insistent cependant sur le fait que le texte de loi n’est qu’un début, et que de nombreux combats restent à mener pour que les quelque 12 000 personnes trans vivent mieux en Argentine.
Des obstacles qui subsistent
Bien que la loi leur accorde depuis 2012 le droit de modifier leur nom et leur genre à l’état civil et de changer de sexe grâce à des interventions chirurgicales, les personnes transgenres rencontrent encore « des obstacles dans leur accès à des droits fondamentaux », a expliqué Ana Almiron, sénatrice du Frente de Todos (Front de tous), le parti du président de gauche Alberto Fernandez.
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