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L’Afrique face au Covid-19 : de l’Afrique du Sud à l’Ouganda, un afflux sans précédent de malades

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La troisième vague fait craquer des systèmes de santé

En Ouganda, en Zambie, en République démocratique du Congo (RDC), les alertes se multiplient sur la saturation des hôpitaux alors que la troisième vague de l’épidémie qui touche vingt pays du continent se révèle plus forte que les précédentes. Dans ces trois pays, où le variant Delta apparu en Inde a été détecté, la situation sanitaire s’est brutalement détériorée en quelques semaines. En RDC, 77 % des nouveaux cas diagnostiqués sont liés au variant Delta et 97 % en Ouganda, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce variant est présent dans treize pays.

Au total, 160 000 nouveaux cas ont été déclarés sur le continent au cours de la semaine écoulée, soit une hausse de 30 %. L’Afrique du Sud, où la résurgence de l’épidémie coïncide avec l’arrivée de l’hiver austral, en a enregistré près de la moitié.

En l’absence toujours criante de vaccins, les autorités sanitaires régionales enjoignent les gouvernements d’interdire les rassemblements de toute nature afin de freiner la propagation du virus.

Ce chiffre très précis, communiqué jeudi 24 juin par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) correspond à la proportion des vaccins administrés en Afrique sur les 61,4 millions de doses. Il permet, selon le directeur de l’institution, John Nkengasong, de relativiser le discours sur la réticence des populations à la vaccination contre le coronavirus. « Quand les vaccins sont disponibles, nous les utilisons », a-t-il souligné en déplorant que seulement 1,1 % de la population africaine soit à ce jour immunisée.

Parmi les 54 pays du continent, seuls le Burundi, la Tanzanie, l’Erythrée et la République arabe sahraouie démocratique (reconnue par l’Union africaine) n’ont pas encore débuté de campagne de vaccination.

L’AstraZeneca « indien » distribué en Afrique n’est pas homologué par les Européens

Les Malgaches ont été parmi les premiers à découvrir que le vaccin Covishield, la version d’AstraZeneca fabriquée par le Serum Institute of India, n’est pas homologuée par l’Agence européenne du médicament (AEM). Or ce vaccin, distribué via l’initiative internationale Covax, est le plus répandu en Afrique. Cette situation introduit une discrimination à l’entrée sur le sol européen pour les voyageurs africains.

A Antananarivo, le représentant européen a été interpellé, mais l’incompréhension a rapidement gagné d’autres pays. L’Union européenne s’est justifiée en expliquant que l’agence avait uniquement approuvé le vaccin d’AstraZeneca fabriqué au Royaume-Uni ou dans d’autres pays d’Europe sous le nom Vaxzevria. Il fait partie des quatre vaccins validés par l’autorité de régulation permettant un accès sans restriction au territoire européen.

L’UE a également rappelé que cette décision ne mettait pas en cause la fiabilité de Covishield qui a été validé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Quoi qu’il en soit, l’imbroglio ne peut que renforcer la défiance des populations à l’égard d’AstraZeneca. Jeudi, la directrice du bureau africain de l’OMS, Matshidiso Moeti, a appelé les organismes de réglementation nationaux comme régionaux à reconnaître tous les vaccins évalués et approuvés pour une utilisation d’urgence par l’OMS : « Les populations africaines ne doivent pas subir davantage de restrictions parce qu’elles ne sont pas en mesure d’accéder à des vaccins qui ne sont disponibles qu’ailleurs ».

Enquête aux Seychelles sur le regain épidémique

Le CDC Afrique a dépêché une équipe d’experts aux Seychelles afin d’enquêter sur les raisons de la résurgence de l’épidémie. L’archipel a été le premier pays du continent à lancer sa campagne de vaccination début janvier avec le vaccin chinois Sinopharm. Il a également reçu des doses d’AstraZeneca. Près de 70 % de sa population a été totalement vaccinée, ce qui avait permis une réouverture des frontières fin mars afin de relancer l’activité touristique dont le pays est très dépendant.

La reprise de l’épidémie a contraint à faire machine arrière. Selon les informations fournies par le ministère de la santé, jeudi 24 juin, les tests font apparaître la prédominance du variant Beta (sud-africain) dans les nouveaux cas de contamination. Les variants Alpha (anglais) et Delta (indien) sont aussi présents sur l’île. Les autorités ont par ailleurs indiqué que deux personnes qui avaient été vaccinées avec AstraZeneca sont décédées.

Coup de pouce de la Banque mondiale pour l’achat de vaccins

La Banque mondiale a annoncé son intention d’aider financièrement les pays qui en ont besoin à acheter des vaccins via la plateforme mise en place par l’Union africaine, Africa Vaccine Acquisition Task Team (AVATT). Cette plateforme a réussi à garantir la livraison de 220 millions de doses de vaccin Johnson & Johnson avec une option pour 180 millions de doses supplémentaires. Les premiers lots sont attendus à partir du mois d’août.

Mais, contrairement à l’initiative de solidarité internationale Covax, les vaccins fournis par AVATT ne sont pas gratuits et l’Union africaine fait face à un manque de demande de la part des gouvernements pour écouler sa commande.

L’aide de la Banque mondiale doit donc permettre de remédier à cette situation. Le vaccin Johnson & Johnson ne requiert qu’une seule injection. Les 400 millions de doses sont la promesse de pouvoir immuniser un tiers du continent alors que Covax est à l’arrêt du fait de la décision indienne de suspendre les exportations de vaccins AstraZeneca fabriqués par le Serum Institute of India.

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