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Démission du ministre de l’environnement du Brésil, impliqué dans des trafics de bois

Ricardo Salles, ministre de l’environnement du Brésil, à Brasilia, le 22 avril 2021. UESLEI MARCELINO / REUTERS

Il était l’un des derniers ministres véritablement « polémiques » de Jair Bolsonaro. Ricardo Salles, à la tête du ministère de l’environnement depuis janvier 2019, a annoncé sa démission mercredi 23 juin. Ce dernier était sur la sellette depuis plusieurs semaines après avoir été mis en cause dans une affaire d’exportations illégales de bois d’Amazonie, au mois de mai.

« Vous faites partie de cette histoire, Ricardo Salles. Le mariage entre l’agriculture et l’environnement est presque parfait. Bravo », avait déclaré le président du Brésil, Jair Bolsonaro, en félicitant le désormais ancien ministre, à la veille de sa démission.

Dans un bref discours, M. Salles a annoncé son départ, invoquant des motifs personnels, et souligné qu’il avait suivi les orientations du gouvernement pendant son mandat, à savoir, viser « l’équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement ».

Cet avocat de 46 ans est le premier ministre de l’environnement accusé de crimes environnementaux. Le 19 mai, la police fédérale avait perquisitionné ses bureaux, à la demande du juge du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Moraes. L’ancien ministre et dix fonctionnaires de son administration sont accusés d’avoir favorisé un « important réseau criminel transnational de facilitation de contrebande de bois », selon le juge.

« La bête noire des ONG »

En juin, M. Salles a été visé par une seconde enquête. Il est accusé d’ingérence dans le cadre de l’opération « Handroanthus », qui a abouti à la saisie record de 226 763 mètres cubes de bois, extraits illégalement en Amazonie, en décembre 2020.

Partie intégrante de l’aile idéologique du gouvernement d’extrême droite, M. Salles sera remplacé par Joaquim Alvaro Pereira Leite, actuel secrétaire à l’Amazonie et aux services environnementaux au sein du ministère. La nomination de cet ancien conseiller de la Société rurale brésilienne, organisation représentant les intérêts de l’agronégoce, a suscité de vives réactions de la part de l’opposition.

« La chute de Salles n’est pas la fin du combat : son successeur fait partie du lobby de l’agronégoce et de ce gouvernement anti-environnement qui poursuivra les ravages en cours », a tweeté le député Alessandro Molon (Parti socialiste brésilien), chef de l’opposition à la Chambre des députés. La sortie de la « bête noire des ONG » n’augure pas de changement drastique selon les défenseurs de l’environnement. Cette démission « ne veut pas dire pour autant que le gouvernement Bolsonaro va mettre fin à ses projets environnementaux néfastes », a réagi Greenpeace. « Salles est le symptôme, pas la maladie », a renchéri le collectif d’ONG brésilien Observatoire du climat.

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