Après la migration, l’indépendance de la justice ou la liberté des médias, la question du genre est devenue un autre facteur de division au sein de l’Union européenne (UE).
C’est le projet de loi hongrois, jugé discriminatoire pour les homosexuels et devant entrer en vigueur le 1er juillet, qui a déclenché une polémique tellement vive, au cours des derniers jours, que le président du Conseil européen, Charles Michel, a décidé de l’inscrire au menu du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, attendus à Bruxelles pour un sommet, jeudi 24 juin et vendredi 25.
Mardi, à Luxembourg, quatorze pays membres cosignaient un texte exprimant une « profonde préoccupation » à propos d’une législation qui entraîne, selon les signataires, d’évidentes discriminations à l’égard des personnes LGBT et viole « la liberté d’expression sous le prétexte de protéger les enfants ». La déclaration déplore une atteinte à « l’inclusion, la dignité humaine et l’égalité, des valeurs fondamentales de notre Union ». Les pays du Benelux, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Irlande, les Etats scandinaves et les Baltes, seuls ex-pays de l’Est de la liste, ont approuvé le texte. Le Portugal, qui exerce la présidence tournante de l’UE, a invoqué son devoir de réserve. L’Autriche, l’Italie et la Grèce ralliaient les signataires un peu plus tard, portant à dix-sept leur nombre.
Face à cette coalition, la ministre hongroise de la justice, Judit Varga, parlait du « droit de défendre nos familles et d’éduquer nos enfants, un droit souverain dans lequel il n’y a pas de compétences concurrentes de l’UE ». « C’est une loi grotesque », répliquait son homologue suédois. Le secrétaire d’Etat français Clément Beaune dénonçait, quant à lui, une « assimilation dangereuse entre pornographie et homosexualité », jugeant que « ce type de confusion peut mener à la haine ». « Diffamation sans fondement », affirmait Budapest, dans un communiqué diffusé mercredi soir.
Von der Leyen : « Ce projet de loi est une honte »
Présentée et adoptée en quelques jours, le 15 juin, par les députés du Fidesz, le parti du premier ministre hongrois Viktor Orban, la loi controversée consiste en fait en des amendements à des dispositions anti-pédophilie. Ils prévoient de rendre inaccessibles aux mineurs tous les « contenus qui montrent ou encouragent la sexualité en elle-même, le changement de genre ou l’homosexualité ».
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