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Révision du budget des armées : le Sénat refuse de renouveler sa confiance au gouvernement

A l’inverse de l’Assemblée nationale, mardi, le Sénat a refusé mercredi 23 juin de renouveler sa confiance dans la loi de programmation militaire 2019-2025 (LPM). Il s’agit, pour l’opposition de droite, majoritaire au Palais du Luxembourg, de protester contre l’absence d’une actualisation de cette LPM, pourtant « promise ».

Ce vote est sans conséquence pour le gouvernement mais il constitue toutefois un désaveu de la déclaration du premier ministre Jean Castex, qui a recueilli 236 voix contre (LR, PS, CRCE à majorité communiste, écologistes) et 46 voix pour. Seuls les groupes RDPI, à majorité La République en marche, et RDSE, à majorité radicale, ont voté pour. Les centristes se sont très majoritairement abstenus et le groupe Indépendants s’est partagé entre vote pour et abstention.

D’une enveloppe globale de 295 milliards d’euros sur sept ans, la LPM 2019-2025 prévoit une nette hausse du budget de la défense après des années de déflation. Elle devait faire l’objet d’une actualisation courant 2021.

« J’ai décidé, et je l’assume, de ne pas soumettre à ce moment précis au Parlement de texte d’actualisation de la LPM », a déclaré Jean Castex devant les sénateurs, ajoutant que « cette actualisation devra bien sûr intervenir dès que l’horizon économique et financier sera clarifié ».

« Bien sûr, oui, les circonstances ont changé, mais dans un sens défavorable (…). C’est précisément pour cela qu’il fallait une loi ! » a déclaré de son côté le président de la commission de la défense du Sénat, Christian Cambon (LR), rappelant que le Sénat avait soutenu « à une immense majorité » la LPM en 2018.

La commission a chiffré les risques de surcoûts non prévus par la LPM à « 8,6 milliards d’euros ». « C’est huit fois plus qu’annoncé ! » a souligné M. Cambon, qui s’est abstenu lors du vote.

« Manque de transparence »

« Ce que nous dénonçons ce ne sont pas ces ajustements (…) c’est le manque de transparence », a renchéri Cédric Perrin (LR). « S’il y a des dépenses supplémentaires, il faut discuter de manière lucide et en toute transparence des économies ou sacrifices à réaliser par ailleurs. »

La ministre des armées, Florence Parly, a fait part de sa « perplexité » face à l’intention affichée par certains groupes de s’abstenir ou de voter contre la déclaration du gouvernement. « Contre quoi allez-vous voter ? Contre l’amélioration des conditions de vie de celles et ceux qui risquent leur vie pour vous protéger ? Contre une meilleure protection des Français ? Contre la mise en œuvre à l’euro près de la loi que vous avez votée ? » a-t-elle lancé en déplorant que la défense des Français devienne l’« otage de querelles politiciennes », ce qui a créé des remous au sein de l’assemblée.

« Ne nous y trompons pas, nous n’avons qu’un seul objectif, donner à nos forces armées les moyens de faire face à leur engagement », a affirmé le centriste Olivier Cigolotti, faisant écho aux hommages et marques de soutien aux soldats, exprimés sur tous les bancs.

A gauche, Gilbert Roger (PS) a jugé que « c’est une faute politique de refuser de consulter le Parlement sur une politique publique aussi majeure et stratégique que la défense de la nation ».

Comme devant les députés, le premier ministre a annoncé un « débat spécifique » au Parlement sur l’évolution de l’engagement militaire français au Sahel.

Le Monde avec AFP

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