« Un an après, les employés sont encore traumatisés, ils ne se sentent pas bien à côté des autres », assure David Rock, le dirigeant du NeuroLeadership Institute, aux Etats-Unis. « Il y a beaucoup d’inquiétude, renchérit Helio Fred Garcia, professeur de leadership et d’éthique à l’université Columbia. Vous ne savez pas qui est vacciné. Le port du masque est un sujet politique. Certains pourraient être agressifs, insulter leurs collègues, voire devenir violents. »
Isabel, New-Yorkaise de 70 ans, appartient au service comptable d’une entreprise de distribution de petits articles ménagers. Toute sa vie, elle s’est rendue au bureau de 9 heures à 17 heures. Et puis le Covid-19 est arrivé et elle s’est réfugiée chez elle. Un changement subi qu’elle apprécie énormément. « Je suis beaucoup plus productive, dit-elle. Personne ne m’interrompt. Je ne suis plus sous pression, je n’ai plus cette obligation de tout arrêter à 17 heures. En fait, je finis quand je finis et je dîne plus tard. »
Comment gère-t-elle les relations avec les autres employés ? « J’ai un accord avec mes subordonnés. Quand je les appelle, ils doivent me rappeler dans l’heure. Fini la vieille routine, ajoute-t-elle. Je ne pense plus aux apparences. » Isabel ne sait pas encore ce que va décider la direction de son entreprise de 1 400 employés en septembre. Elle espère une solution hybride, trois jours chez elle, le reste au bureau.
« Un changement de culture »
Bruce Ennis, responsable des ressources humaines de la société d’investissements privés Heartwood Partners, préfère quant à lui la « camaraderie du bureau ». Chez lui, explique-t-il, « il y a des distractions ». Il a deux enfants et trop souvent l’envie de regarder le sport à la télé. Il n’empêche, M. Ennis prône lui aussi la solution hybride. Car les nouvelles recrues le demandent et les personnels en place pourraient quitter le navire si l’on ne leur offrait pas une certaine flexibilité. « Il n’y a pas de nouvelle normalité après-Covid, lâche-t-il. On apprend en le faisant. »
Le retour progressif dans l’entreprise n’est pas aisé. Un sondage réalisé par la Harvard Business School auprès des travailleurs à distance montre ainsi que 81 % d’entre eux préfèrent un emploi du temps hybride. Et 61 % sont en faveur de deux à trois jours par semaine au bureau. Quand les directions pensent à l’après-épidémie, elles savent qu’elles ne reprendront pas simplement comme avant.
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