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Guillaume Soro en septembre 2020 à Paris. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
L’ancien premier ministre ivoirien et ex-chef rebelle Guillaume Soro a été condamné en son absence, mercredi 23 juin, à Abidjan, à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » pour des faits commis fin 2019.
La cour d’assises d’Abidjan a suivi les réquisitions du parquet, tout comme pour les principaux autres accusés, Souleymane Kamagaté, ex-chef du protocole de M. Soro, Affoussy Bamba, ancienne ministre, et Touré Moussa, son ancien chef de la communication, condamnés à vingt ans de prison, a constaté un journaliste de l’AFP.
Deux des frères de Guillaume Soro et son ancien bras droit, Alain Lobognon, ont eux été condamnés à dix-sept mois de prison pour « troubles à l’ordre public ».
La cour a également ordonné la confiscation des biens de Guillaume Soro et de ses 19 coprévenus, ainsi que la dissolution de son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS), accusé de se livrer à « des actes subversifs ».
Elle a ordonné aux condamnés de payer solidairement 1 milliard de francs CFA (150 millions d’euros) à l’Etat ivoirien.
« Pour lui, ce sera la prison à perpétuité », avait déclaré en octobre 2020 le président Alassane Ouattara au sujet de Guillaume Soro, son ancien allié.
L’ex-premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale était accusé d’avoir fomenté avec ses partisans une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le pouvoir lors de son retour avorté en Côte d’Ivoire en décembre 2019, dix mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Déjà condamné
Guillaume Soro, 49 ans, qui vit en exil, et ses coaccusés étaient accusés de « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations ».
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite dans les urnes.
Après la victoire, M. Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, puis avait été nommé en 2012 présidents de l’Assemble nationale, poste qu’il a occupé jusqu’en 2019.
Mais les deux hommes se sont peu à peu brouillés, jusqu’à la rupture consommée début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro.
En avril 2020, M. Soro avait déjà été condamné à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » après avoir tenté, selon la justice, de s’approprier une résidence achetée par l’Etat pour le loger lorsqu’il était premier ministre.
Cette condamnation avait justifié l’invalidation quelques mois plus tard de sa candidature à la présidentielle.
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