Une candidate à la chancellerie fragilisée par ses propres maladresses, un résultat décevant aux élections régionales du 6 juin dans le Land de Saxe-Anhalt, des intentions de vote en forte baisse à l’échelle nationale… A trois mois et demi des législatives du 26 septembre, tous les ingrédients étaient réunis pour que le congrès des Verts allemands, organisé à Berlin du vendredi 11 au dimanche 13 juin, donne lieu à des débats houleux et mette la direction du parti sur la défensive.
Il n’en a rien été. Samedi après-midi, c’est à la quasi-unanimité – 678 délégués sur 688, soit 98,5 % des voix – qu’Annalena Baerbock a été investie candidate à la chancellerie et que le tandem qu’elle forme avec Robert Habeck à la tête des Verts depuis 2018 a été reconduit. Dans une famille politique réputée frondeuse, un tel score est sans précédent.
Sur le fond, les deux leaders écologistes ont également réussi à contrer l’offensive de l’aile gauche, qui souhaitait profiter du congrès pour muscler le programme qui sera défendu aux législatives. Contrairement à ce que réclamaient certains, les grands groupes immobiliers ne seront pas menacés d’expropriation, la fin de la production de voitures à essence ne sera pas prévue pour 2025 mais pour 2030, le taux marginal de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu ne passera pas à 53 % mais à 48 % (contre 45 % actuellement), et le salaire minimum ne sera pas relevé à 13 euros mais à 12 euros de l’heure (contre 9,50 euros aujourd’hui).
Sur les questions militaires, très sensibles dans un parti dont le pacifisme est un des marqueurs identitaires, Annalena Baerbock et Robert Habeck ont également eu gain de cause face à ceux qui proposaient de diviser par deux le budget de la défense dans les quinze prochaines années. Ils ont également obtenu – à quatre voix près – que le recours à des drones armés par l’armée allemande ne soit plus rejeté par principe.
Polémiques autour d’Annalena Baerbock
En assouplissant leur position traditionnelle sur les drones armés, les Verts allemands envoient un double signal. Sur la scène politique intérieure, ils lèvent un des obstacles qui pourraient entraver la formation d’une coalition avec les conservateurs (CDU-CSU) après les législatives du 26 septembre. Aux partenaires européens de l’Allemagne, à commencer par la France, ils entendent signifier que leur arrivée au pouvoir ne remettrait pas en cause de grands projets, comme le système de combat aérien du futur, objet de vives frictions entre Paris et Berlin au cours des dernières années.
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