Les experts d’EDF ont apporté, lundi 14 juin, des précisions techniques sur l’incident intervenu sur le réacteur EPR n° 1 de la centrale de Taishan, dans le sud-ouest de la Chine. Quelques heures plus tôt, la chaîne de télévision américaine CNN signalait que les autorités américaines avaient été prévenues de ce dysfonctionnement, le 8 juin, par Framatome, filiale d’EDF, et concepteur de ce réacteur de troisième génération, dont deux exemplaires sont en exploitation sur le site chinois depuis 2019.
« On n’est pas sur une dynamique d’un accident avec fonte du cœur », a indiqué un porte-parole du groupe français, relativisant ainsi la gravité du problème, même si l’exploitant chinois a dû « réaliser des rejets atmosphériques » de gaz rares « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise ». Ce sont des gaines d’assemblages de combustible qui sont à l’origine de l’échappée de xénon et de krypton dans le circuit primaire d’eau sous pression du bâtiment réacteur au moment de la fission, a-t-il encore précisé.
Le problème d’étanchéité est apparu en octobre 2020, quand le réacteur de Taishan 1 a redémarré après un rechargement du combustible, des pastilles d’uranium enchâssées dans les gaines métalliques. EDF indique qu’à ce stade, et compte tenu des informations transmises par ses partenaires chinois, « il est prématuré de dire s’il faudra arrêter le réacteur pour régler le problème identifié ».
« Défaut de fabrication »
Un tel incident s’est déjà produit en France. « Selon les règles d’exploitation, au-delà d’un certain seuil de concentration de ces gaz rares, le réacteur doit être arrêté, rappelle Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Nous n’avons pas d’information concernant ce seuil, et s’il a été atteint ou pas. Quand ce type d’événement était arrivé en France, EDF n’avait pas atteint le seuil fixé par les règles d’exploitation et avait pu attendre la fin du cycle pour enlever les crayons défectueux. »
Comment expliquer un tel incident ? « Il peut être dû à un défaut de fabrication des gaines ou à des “corps migrants” (des vis qui bougent…), répond Mme Herviou. Évidemment, comme le réacteur n° 1 de Taishan est une tête de série [c’est même le premier EPR mis en service dans le monde], nous allons suivre cela de très près. » Le retour d’expérience doit notamment profiter, selon elle, à l’EPR de Flamanville (Manche), dont le raccordement au réseau est désormais prévu pour 2023.
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