Parmi les sujets à l’ordre du jour du sommet de l’OTAN, lundi 14 juin, à Bruxelles, la cyberdéfense devrait figurer en bonne place. Alors que, partout dans le monde, les cyberattaques s’intensifient et que les opérations militaires se complexifient, une nouvelle « politique » cyber – différente de la révision plus globale du concept stratégique de l’Alliance – devrait être présentée lors de ce premier sommet allié de l’ère Biden. Un sujet toutefois plus technique et moins consensuel qu’il n’y paraît sur des enjeux à la fois d’infrastructures, de logiciels et d’échanges de données entre Etats membres.
A ce stade, les contours de cette révision de la politique de cyberdéfense de l’OTAN, qui pourrait avoir des conséquences autant techniques que doctrinales, et dont la dernière mouture date de 2014, ne sont pas connus. Aucun document de travail n’a été communiqué en amont du 14 juin et le sujet ne sera pas longuement détaillé dans le communique final du sommet.
« La dissuasion et la défense restent la tâche numéro un de l’OTAN (…) mais l’alliance a aussi besoin d’unité face aux cyberactivités déstabilisantes et malveillantes », a seulement souligné le secrétaire à la défense américain, Lloyd Austin, le 1er juin, lors d’une réunion des ministres de la défense pour préparer le sommet.
Selon Jens Stoltenberg, qui traçait, vendredi 11 juin, les grandes lignes de la brève réunion de Bruxelles, le cyber sera, en tout cas, l’un des trois grands thèmes de discussion lors de cette réunion, à côté des relations avec la Russie et la Chine. Et, indiquait le secrétaire général, l’un des quatre domaines de l’action future de l’organisation transatlantique, avec le terrestre, le naval et l’espace.
Une certitude : ce projet de révision de la politique cyber de l’OTAN est particulièrement mis en avant par les Etats-Unis, membre éminent de l’Alliance atlantique. Il survient dans un contexte où Washington a décidé de faire de l’attribution des cyberattaques un des piliers de sa politique d’endiguement envers la Russie et de la Chine. Ce choix se traduit par la désignation de plus en plus directe des auteurs présumés des attaques contre les intérêts des Etats-Unis, comme dans le cas de l’affaire SolarWinds, révélée fin 2020, que le président Joe Biden a officiellement attribuée, mi-avril, à la Russie.
Ambition sous-jacente du nouvel hôte de la Maison Blanche : rallier un maximum de pays à cette approche, afin de donner corps à son concept « d’alliance des démocraties » contre les puissances autoritaires. Une méthode qui divise toutefois, depuis longtemps, experts en cybersécurité et diplomates, alors qu’il est considéré comme très difficile, voire impossible – y compris pour les Etats-Unis qui ont les plus importantes capacités techniques – d’établir avec certitudes l’identité d’éventuels assaillants.
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