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Didi, leader chinois de la mobilité, prépare son introduction en Bourse

Un taxi autonome Didi, en test dans les rues de Shanghai (Chine), le 22 juillet 2020. HECTOR RETAMAL / AFP

La start-up chinoise Didi, qui domine le marché de la commande de taxis et de voitures avec chauffeurs en Chine, a annoncé, jeudi 10 juin, lancer les procédures pour s’introduire à la Bourse de New York. Le géant chinois de la mobilité pourrait atteindre une valeur de 70 à 100 milliards de dollars, en levant une dizaine de milliards, soit la plus grosse entrée en Bourse de l’année et la plus importante pour une société chinoise depuis Alibaba, en 2014. L’entreprise s’est décidée après avoir réalisé un premier bénéfice, début 2021, de 196 millions de yuans (25 millions d’euros). Didi veut utiliser les fonds levés pour accélérer sa diversification dans d’autres activités, se développer à l’international et continuer à investir dans la mobilité du futur.

Fondé en 2012, Didi a su tirer son épingle du jeu sur un marché très concurrentiel. A l’époque, Didi Dache et Kuaidi Dache émergent parmi une dizaine d’acteurs, aidés par de puissants soutiens : Tencent, le roi des médias et des réseaux sociaux, pour Didi, et Alibaba, champion de l’e-commerce, pour Kuaidi.

« La progression de leur chiffre d’affaires ralentit. Ils ont besoin d’une nouvelle histoire » Un analyste

Face à la concurrence de l’américain Uber, les deux chinois fusionnent en 2015 pour donner naissance à Didi Chuxing, seule start-up majeure en Chine à compter les deux rivaux Alibaba et Tencent parmi ses soutiens. La nouvelle entité peut s’engager dans la bataille avec Uber plus sereinement : les trajets à prix cassés et les subventions pour les chauffeurs continuent, jusqu’à ce que l’Américain jette l’éponge, en 2016, et cède son activité à Didi contre une part du capital. L’année suivante, c’est le japonais SoftBank qui s’invite au capital du leader chinois des VTC, pour devenir, au fil des tours de table, son principal actionnaire. Le Vision Fund de SoftBank détient aujourd’hui 21,5 % de Didi, Uber 12,8 %, tandis que Cheng Wei, le fondateur de Didi, et Tencent détiennent environ 7 % des parts.

Un bilan fragile

Comme ses concurrents internationaux, Uber, Lyft ou Grab, Didi est gourmand en capital : en 2020, l’entreprise a réalisé 141,74 milliards de yuans (18,3 milliards d’euros) de chiffre d’affaires (en baisse de 8,4 %, en raison du Covid-19) et perdu 10,7 milliards de yuans. Un bilan fragile, car le marché est très difficile. « Le seuil n’est pas très élevé pour se lancer dans cette industrie et la fidélité des usagers non plus : il est facile d’attirer les clients avec des prix bas, donc Didi va continuer à être challengé », estime une analyste dans un fonds d’investissement chinois qui préfère ne pas être citée. « La progression de leur chiffre d’affaires ralentit. Ils ont besoin d’une nouvelle histoire : le développement international et les nouveaux secteurs. Mais se lancer dans de nouvelles activités coûte cher, ils devraient donc continuer à brûler du cash un certain temps. »

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