Publié le : 09/06/2021 – 22:18
Washington n’a pas tardé à réagir après une série d’arrestations de candidats d’opposition au Nicaragua, à cinq mois de la présidentielle. Les États-Unis ont annoncé, mercredi, des sanctions financières visant quatre hauts responsables proches du président Daniel Ortega, dont sa fille.
Les États-Unis ont imposé, mercredi 9 juin, des sanctions financières à trois hauts responsables du Nicaragua, proches du président Daniel Ortega, ainsi qu’à la fille du chef de l’État, Camila Antonia Ortega Murillo, après une série d’arrestations d’opposants dont Washington a réclamé la libération « immédiate ».
« Les États-Unis imposent des sanctions à plusieurs membres du régime Ortega qui sont complices de la répression par le régime. » à déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, au cours d’une conférence de presse du département d’État. « Cela concerne notamment son incapacité à mettre en œuvre les réformes électorales réclamées par l’Organisation des États américains et le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies » a t-il ajouté.
Outre la fille du président, Camila Antonia Ortega Murillo, coordinatrice de la Commission pour l’économie créative, les sanctions visent le président de la Banque centrale, Leonardo Ovidio Reyes Ramirez, le député Edwin Ramon Castro Rivera, et le général Julio Modesto Rodriguez Balladares, directeur exécutif de l’Institut de la sécurité sociale militaire. Leurs éventuels avoirs aux États-Unis sont gelés et l’accès au système financier américain leur est désormais barré.
Les quatre personnes visées « soutiennent le régime Ortega, un régime qui a sapé la démocratie, violé les droits humains de civils, mis en œuvre des lois répressives avec de graves conséquences économiques, et tenté de bâillonner les médias d’information indépendants », a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.
Vague d’interpellations
La répression s’accentue au Nicaragua, à cinq mois de la présidentielle. Quatre candidats d’opposition à la présidentielle de novembre, à laquelle Daniel Ortega pourrait briguer un quatrième mandat, ont été arrêtés ces derniers jours et sa principale opposante, Cristiana Chamorro, est, elle, assignée à résidence.
Washington a estimé, mardi, que ces arrestations démontraient que le président était un « dictateur », appelant la communauté internationale à « le traiter comme tel ».
« Les États-Unis appellent le président Daniel Ortega et le gouvernement du Nicaragua à libérer immédiatement les candidats à la présidentielle », « ainsi que les autres dirigeants de l’opposition et de la société civile qui ont été arrêtés au cours de la dernière semaine », a martelé le porte-parole du département d’État américain.
Il a prévenu que le président Ortega « et ceux qui exécutent ses ordres autoritaires » seraient tenus personnellement « responsables de la sécurité et du bien-être » des détenus.
« Les États-Unis vont continuer à utiliser leurs outils diplomatiques et économiques contre les membres du régime impliqués dans cette vague de répression », a insisté Ned Price, laissant planer la menace de nouvelles sanctions.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « très préoccupé par les récentes arrestations et détentions, ainsi que par l’invalidation de candidatures de dirigeants de l’opposition au Nicaragua », a déclaré, mercredi, son porte-parole, Stéphane Dujarric. Il a également réclamé la libération des dirigeants politiques arrêtés au Nicaragua ainsi que le « rétablissement de leurs droits ».
Avec AFP
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