Le président du Conseil européen, Charles Michel, a défendu l’accord sur les investissements conclu entre Bruxelles et Pékin, « un pas énorme dans la bonne direction », avant ses rencontres avec le président américain Joe Biden.
Le président de l’instance représentant les Vingt-Sept se rendra au sommet du G7, organisé de vendredi à dimanche en Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre), avant d’accueillir Joe Biden le 15 juin à Bruxelles, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Après les vives tensions entre l’UE et les Etats-Unis sous l’administration Trump, Charles Michel a loué les efforts de Joe Biden pour restaurer la relation entre les deux blocs et le retour d’ »un partenariat fort ».
Dans ses relations avec la Chine, l’UE « ne transigera pas avec ses valeurs et libertés fondamentales ainsi qu’avec les droits humains », a-t-il assuré.
Mais, a-t-il expliqué lors d’un entretien lundi soir avec des journalistes dont l’AFP, « nous voulons rééquilibrer notre relation économique avec la Chine ».
« Ces dernières années nous avons décidé de faciliter l’accès à notre marché unique » mais « il y a un manque de réciprocité », et « il a été décidé l’année dernière d’engager une accélération des négociations » en vue de cet accord.
Charles Michel, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, le président Macron, la chancelière Merkel et le président chinois Xi Jinping, en visioconférence, le 30 décembre 2020 (POOL/AFP – JOHANNA GERON)
La Commission européenne, chargée de la politique commerciale des 27 États membres de l’UE, a conclu fin 2020 un accord surprise avec Pékin sur les investissements, après des années de blocage. L’Allemagne était l’un des plus ardents promoteurs de ce texte.
Le Parlement européen ainsi que les pays membres doivent encore approuver l’accord visant à ouvrir le marché chinois aux entreprises de l’UE. Mais cette ratification est pour l’instant gelée à la suite de sanctions européennes contre la Chine, accusée de violations des droits humains dans la région du Xinjiang.
Pékin a répliqué en prenant des contre-sanctions visant notamment des parlementaires européens et des universitaires.
Reconnaissant que cet accord suscitait le débat en Europe, il s’est dit « personnellement persuadé que ce qui est sur la table est un pas énorme dans la bonne direction (…) pour faciliter les investissements des sociétés européennes » soulignant aussi « les engagements pris par les autorités chinoises sur les droits sociaux » prévus par le texte.
La conclusion de cet accord a aussi surpris à Washington qui compte sur ses alliés pour soutenir sa politique de fermeté à l’égard de Pékin. Biden a ainsi allongé la semaine dernière la liste noire des entreprises chinoises interdites d’investissements américains.
Charles Michel s’est défendu de toute naïveté dans la relation avec Pékin, affirmant que la position des Américains était « très semblable » à celle des Européens.
« Pour eux, c’est un concurrent, mais il est aussi important de coopérer avec la Chine quand c’est nécessaire », a-t-il conclu.
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