La candidate de droite populiste, Keiko Fujimori, pointe en tête lors du premier résultat partiel officiel de la présidentielle, dimanche 6 juin au Pérou avec 52,9 % des voix, contre 47,09 % à son rival de gauche radicale, Pedro Castillo, a annoncé l’organisme électoral (ONPE). Le décompte porte sur 42 % des 86 488 bureaux de vote, a détaillé le chef de l’ONPE, Piero Corvetto.
Les experts avaient prédit un scrutin serré. Les deux vainqueurs du premier tour, le 11 avril, parmi 18 candidats, avaient assuré plus tôt dans la journée qu’ils respecteraient le verdict des urnes.
« Nous serons respectueux » du décompte des voix, a déclaré M. Castillo 51 ans lors de son vote coiffé du chapeau blanc typique de sa région d’origine. « Quel que soit le résultat, je respecterai la volonté populaire », a renchéri Mme Fujimori, 46 ans, qui a voté dans un quartier de la capitale.
La fille de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000), qui purge une peine de vingt-cinq ans de prison pour corruption et crimes contre l’humanité, se hisse pour la troisième fois au second tour, après deux défaites successives en 2011 et 2016. Elle n’avait pas reconnu sa défaite lors de la dernière présidentielle remportée par l’ex-président, Pedro Pablo Kuczynski, avant de reconnaître une « erreur ».
Un pays divisé
Ecartelés entre deux extrêmes dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas, les électeurs étaient surtout préoccupés par les chiffres alarmants de l’épidémie due au coronavirus qui a déjà fait plus de 184 000 morts, faisant du pays andin le cinquième le plus endeuillé au monde.
Mêmes si les deux candidats franchement antagonistes ont appelé à l’unité, l’après-campagne risque d’être difficile tant chaque camp a alimenté les peurs et a divisé le pays. Le futur président devra prendre des mesures urgentes pour surmonter la pandémie, la récession économique et l’instabilité institutionnelle chronique du pays dont le PIB a plongé de 11,12 % en 2020. Il devra s’accommoder d’un Parlement fragmenté, issu des législatives d’avril, et coutumier d’alliances de circonstances qui ont conduit à la destitution de deux présidents : Pedro Pablo Kuczynski en 2018 et son successeur Martin Vizcarra en 2020.
Le nouveau président prendra ses fonctions le 28 juillet, jour de la commémoration du bicentenaire de l’indépendance du Pérou, et remplacera le président par intérim Francisco Sagasti, qui a exhorté ses compatriotes à « respecter scrupuleusement la volonté exprimée dans les urnes ». En cas de victoire, Keiko Fujimori deviendrait la première femme présidente du Pérou et la première en Amérique à suivre une dynastie familiale.
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