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DécryptagesSi les Européens n’ont pas besoin d’un visa pour un séjour touristique au Royaume-Uni, ils doivent en revanche, depuis le 1er janvier 2021, obtenir un visa de travail pour s’y installer.
Une deuxième vague pandémique démarrée fin 2020 puis quatre mois de confinement ont masqué une nouvelle réalité au Royaume Uni : avec le Brexit, entré en vigueur au 1er janvier 2021, a pris fin la libre circulation des personnes depuis et vers l’Union européenne. Désormais s’appliquent de nouvelles lois migratoires visant, pour paraphraser le slogan des brexiters et de Priti Patel, ministre de l’intérieur de Boris Johnson, à « reprendre le contrôle » des frontières nationales.
A mesure que le pays déconfine, que les expatriés européens envisagent des vacances d’été au pays pour retrouver leurs familles, cette réalité s’impose, parfois brutale, insécurisante pour beaucoup. Car le Home Office (le bureau de l’intérieur britannique) semble vouloir appliquer les nouvelles règles avec zèle.
Au premier trimestre 2021, 3 294 citoyens européens ont été refoulés aux frontières britanniques, contre 493 un an plus tôt à la même période. Les Roumains représentent le gros des effectifs refoulés (2 118 au premier trimestre 2021), mais 54 Français sont également dans ce cas. « Ces chiffres sont conséquents, surtout que nous sommes encore en pandémie avec de fortes restrictions aux déplacements », souligne Madeleine Sumption, directrice du Migration Observatory à Oxford.
Placés en zone de détention à leur arrivée
Quelques histoires très médiatisées ont jeté un froid : jusqu’à une trentaine d’Européens, à en croire le journal en ligne Politico, ont été placés en zone de détention à leur arrivée au motif qu’ils n’avaient pas le droit de séjourner dans le pays. Le Guardian a rapporté le cas d’Ana Silvestre, 20 ans, citoyenne italienne et brésilienne, appréhendée le 8 mai à l’aéroport de Luton, au nord-ouest de Londres, envoyée dans un centre de détention où elle a passé sept jours avant d’être expulsée vers l’Italie. Et celui d’Abi, originaire d’Estonie, soupçonnée de venir travailler comme jeune fille au pair, détenue 30 heures à l’aéroport de Gatwick, au sud de Londres, avant d’être expulsée.
Deux Français ont fait l’expérience des centres de détention depuis le début de cette année, l’un à son arrivée en Ecosse, l’autre en Angleterre, mais n’ont été retenus que quelques heures. « C’est inadmissible, dans la plupart des cas, ces gens ne sont pas du tout des criminels, mais ignorent les nouvelles règles », réagit Nicolas Hatton, président de l’association The3million, protégeant les droits des Européens au Royaume-Uni.
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