La Russie a dompté la pandémie de Covid-19 et entend bien aller de l’avant, voire jouer les premiers rôles dans la reprise mondiale. C’est le message qui a été répété à l’occasion du Forum économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF), du mercredi 2 au samedi 5 juin, dont la seule tenue, après la parenthèse de 2020, illustrait cette déclaration d’intention.
« Rien de ce qui ressemble à une catastrophe ne s’est produit, a fait valoir Vladimir Poutine lors de son discours de conclusion, vendredi. C’était possible, vu les conditions, mais ce n’est pas arrivé. » De fait, les chiffres donnent raison au président russe – si l’on omet, comme il le fait systématiquement, ceux de la mortalité (465 000 morts supplémentaires enregistrées entre avril 2020 et avril 2021 par rapport à la mortalité habituellement constatée).
L’économie russe, très brièvement confinée, s’est moins contractée que les économies européennes. Après avoir reculé de 3,1 % en 2020, le produit intérieur brut (PIB) devrait retrouver son niveau d’avant la crise dès la fin de l’année 2021, selon l’agence Bloomberg. La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a même dit son « admiration » pour la gestion financière russe durant la pandémie.
Problème principal abordé par les officiels russes présents : l’inflation. S’il paraît à première vue raisonnable (5,5 % en avril), l’indicateur masque une réalité difficile pour les ménages. D’abord, la hausse des prix est particulièrement marquée dans le secteur de l’alimentation ; ensuite, elle se superpose à une baisse des revenus continue depuis 2013. Au nom des grands équilibres macroéconomiques, le soutien de l’Etat aux entreprises et aux ménages est resté faible, y compris durant la crise (de l’ordre de 4 % du PIB).
Présence modeste des investisseurs étrangers
Rare étalage de divergences au sein du gouvernement, on a pu voir le ministre des finances, Anton Silouanov, mettre en garde ses collègues contre la tentation de réguler les prix de manière trop artificielle. A l’hiver 2020, de telles tentatives, impulsées par M. Poutine, s’étaient soldées par des échecs.
L’autre grand enseignement du Forum tenait à la présence modeste des investisseurs étrangers. Si une partie de cet état de fait a été attribuée aux restrictions de voyage, le constat existait bien avant le Covid-19. Et il est similaire s’agissant des signatures de contrats, en net recul. « Le SPIEF n’est plus fait pour se faire de nouveaux amis, mais pour se compter », résumait un habitué.
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