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Allemagne : en Saxe-Anhalt, la CDU face au risque d’un vote sanction

Björn Höcke, représentant de l’aile radicale du parti d’extrême droite AfD, à Haldensleben (Saxe-Anhalt), le 28 mai. RONNY HARTMANN / AFP

Des 87 membres de l’Assemblée de Saxe-Anhalt, Detlef Gürth est celui qui détient le record de longévité avec sept mandats au compteur. Dimanche 6 juin, il espère en décrocher un huitième. Mais, à 59 ans, dont trente et un comme député régional, il n’a jamais autant appréhendé une élection. « A part celle de 1998, je n’ai pas le souvenir d’une campagne aussi difficile », confie ce chrétien-démocrate (CDU) qui, dimanche, pourrait laisser son siège au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

La référence à 1998 n’est pas fortuite. « Les gens voulaient qu’Helmut Kohl s’en aille, et nous l’avons payé cher aux régionales », se souvient Detlev Gürth. Au printemps de cette année-là, la CDU n’obtint que 22 % en Saxe-Anhalt, soit 12 points de moins qu’en 1994. A l’automne, elle perdait les législatives et Helmut Kohl, qui était chancelier depuis seize ans, dut céder la place au social-démocrate Gerhard Schröder (SPD).

Vingt-trois ans plus tard, l’histoire risque-t-elle de se répéter ? Contrairement à Helmut Kohl en 1998, Angela Merkel a décidé de ne pas briguer de cinquième mandat à la tête de l’Allemagne. Mais, comme lui à l’époque, elle est au pouvoir depuis seize ans, ce qui fait craindre à la CDU un vote sanction en Saxe-Anhalt, dimanche, voire une possible défaite aux législatives, le 26 septembre.

Avec 2 millions d’habitants dans un pays qui en compte 83, la Saxe-Anhalt fait partie des moins peuplés des seize Länder. Mais les difficultés qu’y rencontre la CDU sont les mêmes qu’ailleurs en ex-Allemagne de l’Est. « Ici, nos électeurs gardent de l’estime pour Angela Merkel, mais ils veulent une autre façon de gouverner, moins dans la recherche permanente du consensus mais avec plus de volontarisme et de détermination », résume Detlef Gürth, qui évoque « une accumulation d’inquiétudes et colères », depuis « la crise des réfugiés [de 2015], dont on n’a pas mesuré les conséquences », jusqu’à la pandémie de Covid-19, « avec la vaccination qui va beaucoup trop lentement et les mesures de type couvre-feu qui n’ont aucun sens dans les ­régions rurales », en passant par « la désintégration du tissu industriel et son impact social ».

« Réconciliation du social et du national »

Comme celles des autres Länder de l’Est, la fédération CDU de Saxe-Anhalt souhaitait que ce soit le très conservateur Friedrich Merz qui prenne la présidence du parti, en janvier, afin de succéder à sa vieille rivale Angela Merkel, cet automne, à la tête du gouvernement fédéral. C’est finalement le modéré Armin Laschet qui l’a emporté.

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