Publié le : 03/06/2021 – 08:40
Quelques mois après le déploiement de la force Sabre en soutien à l’opération Barkhane au Sahel, France 24 a pu suivre les commandos de cette unité dont l’objectif est de traquer les terroristes.
Ce sont des images rares. Les forces spéciales françaises de l’opération Sabre, engagées au Sahel, ont accepté de montrer à France 24 comment elles montent une opération antiterroriste.
En janvier dernier, l’opération Barkhane a reçu des « moyens supplémentaires » au Sahel. La force Sabre est l’une des deux missions créées à cette occasion. Purement tricolore (à l’inverse de la force Takuba), elle est composée des commandos d’élite français des trois armées et multiplie les raids de nuit pour traquer et cibler les terroristes.
Pouvoir revenir en arrière au dernier moment
L’opération débute à bord d’un Transall de l’armée de l’air, où embarquent les commandos.
Au fond de l’avion, un opérateur pointe la caméra vers l’objectif qu’on lui définit et l’adapte selon les instructions de ceux qui l’entourent. « On est en liaison directe avec les commandos au sol et on peut se servir de la caméra pour les renseigner, leur faire un appui renseignement et éventuellement les avertir de menaces », explique Marceau, analyste renseignement embarqué.
La liaison est établie avec le centre opérationnel où le général qui commande les opérations spéciale est venu suivre l’action. Il faut alors vérifier la faisabilité et limiter tous les risques pour l’ensemble des acteurs : commandos, renseignement, santé, soutien.
« On veut que l’autorité militaire ou politique, jusqu’au dernier moment puisse revenir en arrière. Parfois c’est possible à quelques secondes de l’opération, parfois ça nécessite un peu plus de délai », Matteo, commandant de la Task Force Sabre.
Autonomie et analyse du risque
Dans les airs, les parachutistes sautent groupés, avec plus de 60 kg de charge. Ils sont les spécialises du renseignement, et dans l’exercice, c’est la maison avec deux sentinelles et un otage à l’intérieur qu’il faut observer. Un mini drone est lancé, puis vient l’observation humaine, tout en camouflage. « On s’entraîne dans la nature en France dans divers milieux », explique Fix, officier opérations renseignement. « On travaille notamment sur de la photo animalière, ce qui permet aux jeunes équipiers d’apprendre la patience, la discrétion et toutes ces capacités qui vont leur permettre de se fondre dans la nature et de faire au mieux leur travail de renseignement.
L’assaut peut débuter. Normalement, il interviendrait de nuit. Ces commandos l’ont maintes fois fait face à des terroristes. « Ça demande beaucoup d’autonomie individuelle, d’analyse du risque de la situation, et d’intelligence des situations pour l’opérateur de tête qui doit décider s’il doit faire feu ou pas face à une menace », précise Nico, officier opérations groupe action.
Hors du terrain, les forces spéciales doivent aussi affronter la rumeur et ce que l’on peut dire sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, ils n’y répondent pas : la discrétion est leur ADN, d’où le caractère exceptionnel de ces images.
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