Publié le : 02/06/2021 – 08:28
En Israël, les adversaires du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, n’ont plus que quelques heures pour trouver un accord sur la formation d’un nouveau « gouvernement d’union nationale ». Mais tout au long de ces négociations, les divisions se font sentir.
Les adversaires du Premier ministre israélien sortant, Benjamin Netanyahu, n’ont plus que quelques heures, mercredi 2 juin, pour annoncer un accord sur un nouveau gouvernement censé propulser le pays dans une « nouvelle ère » et tourner la page sur plus de deux ans de crise politique.
Des tractations marathon se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi à mercredi à l’approche de la date-butoir fixée à mercredi soir par la présidence pour la formation d’une coalition.
Mais que ce soit fumée noire ou fumée blanche, le bloc de l’opposition devra de préférence annoncer ses résultats avant 11 h (8 h GMT) et le début d’un vote en plénière au Parlement pour désigner le prochain président de l’État hébreu, une fonction largement honorifique.
Les négociations ont rassemblé pendant trois jours les équipes des principaux dirigeants de la gauche, du centre et d’une partie de la droite, dont celle de Yamina, la coalition du chef de file de la droite radicale Naftali Bennett, pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d’une rotation au pouvoir.
De longues négociations
« Tout le monde travaille dur pour essayer de finaliser un accord dès que possible », a indiqué, mardi, en fin de soirée, à l’AFP, une source proche des discussions menées autour du centriste Yaïr Lapid.
« Nous sommes dans la bonne direction », avait affirmé le dirigeant de la formation arabe israélienne Raam (islamiste, 4 députés), Mansour Abbas, en arrivant à la réunion. « Tant que ce n’est pas fini, rien n’est fini ».
Les regards sont tournés vers cette formation et l’autre parti arabe israélien, la Liste unie, alors qu’il ne reste au camp anti-Netanyahu que quatre soutiens à rallier pour atteindre le seuil de 61 députés requis pour pouvoir former un gouvernement.
Mansour Abbas s’est dit, dans le passé, prêt à négocier avec qui voudrait servir les intérêts de la communauté arabe israélienne (20 % de la population d’Israël).
Yaïr Lapid, chargé début mai par le président de former une coalition après l’échec de Benjamin Netanyahu, a jusqu’à mercredi 23 h 59 (20 h 59 GMT) pour présenter son projet d’accord de « gouvernement d’union nationale ».
D’ici là, il s’agit principalement de surmonter les divisions et les prétentions ministérielles des uns et des autres, notamment sur les très convoités portefeuilles de la Défense ou de la Justice.
« La semaine prochaine, Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère »
« Jusqu’à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d’obstacles », avait estimé, lundi, Yaïr Lapid. « C’est notre premier test, pour voir si nous pouvons trouver des compromis intelligents. (…) La semaine prochaine, Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère ».
Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion : tout divise sur le papier la coalition hétéroclite anti-Netanyahu en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009.
Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat. S’il quitte le pouvoir, il devient simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.
Si Yaïr Lapid annonce un accord avant mercredi soir, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.
Entretemps, tout est possible. Benjamin Netanyahu, son parti de droite Likoud et ses avocats sont à la manœuvre pour tenter d’empêcher un éventuel accord de coalition.
En cas d’échec de Yaïr Lapid à former un gouvernement avant la date-limite, les députés pourront demander au président de mandater de nouveau un parlementaire. Ou, ce sera le retour aux urnes, pour la 5e fois en un peu plus de deux ans.
Avec AFP
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