Deux clubs anglais, Manchester City et Chelsea, vont s’affronter samedi en finale de la Ligue des champions. Alors que les « Citizens » de Pep Guardiola font figure de favoris, les « Blues » de Thomas Tuchel ne vont pas manquer de livrer un duel acharné.
La finale de l’édition 2021 de la Ligue des champions va opposer, samedi 29 mai à Porto, deux clubs anglais. Favori de ce duel, Manchester City tient l’occasion de remporter sa première Ligue des champions, la consécration espérée par Pep Guardiola et ses dirigeants émiratis, mais Chelsea promet de livrer bataille, à l’image de son entraîneur revanchard Thomas Tuchel.
Manchester City a pris rendez-vous avec l’Histoire. Les « Citizens » chéris des frères Gallagher, leaders du mythique groupe Oasis, entendent devenir le 23e club à soulever la « Coupe aux grandes oreilles ».
Un troisième titre pour Guardiola ?
Titré comme joueur puis entraîneur avec le FC Barcelone, l’Espagnol Pep Guardiola tient aussi l’occasion d’enrichir sa légende d’entraîneur. Depuis ses débuts sur le banc du Barça en 2008, le technicien âgé de 50 ans a pris l’habitude de battre les records. S’il remporte une troisième C1, après les deux gagnées au Barça (2009, 2011), il rejoindra au palmarès le Français Zinédine Zidane (2016, 2017, 2018 avec le Real), l’Italien Carlo Ancelotti (2003, 2007 avec l’AC Milan, 2014 avec le Real) et l’Anglais Bob Paisley (1977, 1978, 1981 avec Liverpool).
Pour l’entraîneur catalan Pep Guardiola, ce serait aussi la récompense d’un cycle de cinq ans qui, malgré dix titres nationaux, paraît inachevé sans la C1. Le prestigieux technicien a connu plusieurs désillusions ces dernières années, contre Monaco (huitièmes, 2017), Tottenham (quarts, 2019) ou Lyon (quart, 2020), avant de retrouver la finale.
« Plusieurs choses importantes ont changé depuis ces défaites-là. Nous sommes plus stables, on concède moins d’occasions », analyse ainsi le milieu des « Citizens » Ilkay Gündogan.
L’été dernier, le recrutement en défense centrale du Portugais Ruben Dias a solidifié une équipe dont le noyau dur, autour de Kevin de Bruyne, Riyad Mahrez ou Ederson, a gagné en maturité. L’éclosion du jeune Phil Foden, 20 ans, a aussi fait oublier que l’Argentin Sergio Agüero, le meilleur buteur de l’histoire de City, allait partir après la finale.
Le collectif mancunien, qui n’a laissé aucune chance aux stars du Paris SG au tour précédent (2-1, 2-0), connaît une période faste depuis décembre, et compte déjà cette saison la Premier League et la Coupe de la Ligue. Un triplé, avec la C1, lui permettrait de devenir le deuxième club anglais à le réussir sur le plan international, aux côtés de son rival de Manchester United (1999).
De leur côté, les richissimes propriétaires émiratis de City touchent du doigt leur rêve de soulever ces 7,5 kg de métal qu’ils convoitent depuis leur arrivée en 2008.
Tuchel a fait reprendre des couleurs à Chelsea
Leur homologue de Chelsea, l’homme d’affaires russe Roman Abramovitch, a déjà remporté la compétition, en 2012. Les « Blues », rachetés en 2003, étaient alors devenus les premiers « nouveaux riches » à la gagner. Neuf ans plus tard, l’espoir reste permis dans l’Ouest londonien, où les supporters s’amusent à repérer les points communs entre la génération de N’Golo Kanté et celle de Didier Drogba.
Comme en 2012 avant d’affronter le Bayern à Munich, les Londoniens ne partent pas gagnants pour cette finale. « Nous sommes peut-être l’outsider. Mais ça se joue sur un match », estime Mateo Kovacic, le milieu croate de Chelsea. Autre similarité avec 2011-2012, il y a eu un changement d’entraîneur en cours d’exercice, Tuchel succédant à Frank Lampard en janvier.
Sous la houlette du technicien allemand, finaliste avec le Paris SG en août dernier contre le Bayern (1-0), Chelsea brille en s’appuyant sur une défense d’acier qui lui a permis d’éliminer le Real (1-1, 2-0) en demi-finale.
Tous deux fous de tactique et perfectionnistes à l’extrême, Tuchel et Guardiola se sont déjà croisés sur le terrain et en dehors quand l’Allemand entraînait Mayence et Dortmund. « Je travaillais au Bayern, et il avait organisé un dîner à Munich (…). On avait parlé football, football, football et football », a raconté Guardiola récemment.
Tuchel, lui, avait confié avoir beaucoup regardé les matches du Barça de Pep, « pour apprendre de lui et de ses équipes, comment défendre et comment attaquer ». S’il a décrit Manchester City comme « une référence » pour son équipe, le technicien allemand reste sur deux succès, en Coupe (1-0) et en championnat (2-1) contre Guardiola. « Est-ce que cela nous donnera un grand avantage ? Non, absolument pas, et on est très conscients qu’en finale, on repart de zéro », a-t-il assuré.
Mais « dans le football, il est possible de combler les écarts pendant 90 minutes et c’est ce que nous tâcherons de faire lors de cette finale », a-t-il conclu.
Avec AFP
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