Le vaccin Pfizer produit des anticorps qui sont capables de neutraliser le variant indien du coronavirus, avec cependant une « efficacité légèrement diminuée » en laboratoire, selon une étude de chercheurs de l’Institut Pasteur.
Chez les personnes vaccinées avec deux doses du vaccin Pfizer, les anticorps présents dans leur sérum sanguin sont efficaces sur le variant anglais, mais légèrement moins efficaces contre le variant indien étudié, selon ces travaux parus sur le site de pré-publication BioRxiv.
Malgré « une efficacité légèrement diminuée, d’après les tests en laboratoire, le vaccin Pfizer est probablement protecteur », rassure Olivier Schwartz, coauteur de l’étude et directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur (Paris).
Les chercheurs ont également testé l’efficacité du vaccin AstraZeneca sur ces variants, mais seulement à partir du sérum de personnes vaccinées avec une seule dose du vaccin britannique, n’ayant « pas accès à des échantillons de vaccinés avec deux doses » au moment de l’étude, a précisé Olivier Schwartz à l’AFP.
Ce vaccin n’ayant commencé à être utilisé dans l’Union européenne qu’en février et un délai de 12 semaines étant recommandé entre les deux doses, les deuxièmes doses n’ont en effet commencé à être injectées que fin avril et chez un nombre réduit de personnes, du fait de sa restriction aux plus de 55 ans et de la désaffection dont il fait l’objet dans une partie de la population.
Un flacon du vaccin AstraZeneca lors d’une campagne de vaccination dans une prison près de Rabat, au Maroc, le 26 mai 2021 (AFP/Archives – FADEL SENNA)
Les résultats de l’étude, réalisée avec des hôpitaux universitaires français, montrent qu’une dose du vaccin AstraZeneca, un vaccin efficace contre le variant anglais, « fonctionne très peu contre les variants indiens et sud-africains ».
Une seule dose de ce vaccin apparaît donc « peu ou pas du tout efficace » contre le variant indien, souligne le chercheur.
Le variant indien (B.1.617), détecté en Inde en octobre 2020, a depuis diffusé dans de nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni.
Ses trois lignées ou sous-goupes principaux (B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3) hébergent certaines mutations qui peuvent augmenter leur potentiel d’échappement immunitaire, c’est-à-dire leur capacité à réduire l’efficacité des anticorps générés par les vaccins, des anticorps acquis naturellement ou administrés à titre thérapeutique.
Les chercheurs ont plus précisément étudié le virus B.1.617.2, qui semble plus transmissible que les deux autres versions et qui a été récemment détecté dans une dizaine de pays.
« Nous montrons que ce variant à propagation plus rapide a acquis une résistance partielle aux anticorps », explique M. Schwartz.
Par exemple, poursuit-il, « les sérums de patients ayant eu un Covid-19 et recueillis jusqu’à 12 mois après les symptômes ainsi que les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer restent neutralisants, mais sont 3 à 6 fois moins puissants contre le (variant indien) B.1.617.2 par rapport au B.1.1.7 » (variant anglais).
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