— Supap Fsu (@_SupapFsu_) May 27, 2021
Les agents protestent contre la mise en application des 1607 heures annuelles dans toute la fonction publique, alors qu’il existait depuis 2001, un accord local de dérogation aux 35 heures par semaine. Selon la Cour des comptes, en 2018, le temps de travail des agents de la Ville de Paris s’élevait à 1552 heures.
Pour Maurice, syndiqué à l’UNSA: “On est remontés contre Anne Hidalgo, parce que la maire vient du Parti socialiste, et qu’elle s’était opposée à cette loi]. Elle dit certaines choses dans les médias, mais elle fait l’inverse à Paris”. Votée en 2019, la loi de la transformation de la vie publique pourrait faire disparaître certains acquis sociaux selon les fonctionnaires présents.
Principaux points de la loi de transformation de la fonction publique (2019)
– Fin des régimes dérogatoires aux 35 heures
– Service minimum en cas de grève dans certains services publics locaux
– Recours ponctuel au télétravail autorisé
– Création du congé de proche aidant, non rémunéré
Huit jours de congés en moins
Tout particulièrement dans le viseur des manifestants, l’article 47 de la loi qui prévoit, dès le 1er janvier 2022, de suspendre les congés dérogatoires et d’annuler tous les accords sur le temps de travail qu’ont négociés les fonctionnaires territoriaux depuis 2001.
Le “double discours” de la maire de Paris agace aussi Nicolas Léger, co-secrétaire général du FSU-SUPAP. Le syndicaliste accuse même la Mairie d’aller encore plus loin que ce que prévoit la loi. “Ils vont supprimer les jours de récupération pour les surcharges ponctuelles par exemple, et ils veulent supprimer le temps de trajet pour se rendre au restaurant administratif. Ça, ce n’est pas prévu dans la loi”, regrette-t-il.
D’autres points de la loi déplaisent aux agents présents à la manifestation, comme le droit de grève encadré différemment dans la fonction publique territoriale. Comme dans les hôpitaux, un “service minimum” pourrait être demandé dans le traitement des déchets, les transports ou encore l’aide aux personnes.
Des nouvelles dispositions prévues par la loi, que la Mairie va donc devoir appliquer dès l’année prochaine. Mais les manifestants réclament des compensations de ces augmentations de temps de travail. La Mairie l’assure, depuis un an, au moins une dizaine de réunions avec les syndicats ont eu lieu à ce sujet.
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La Mairie tente de se défendre
Face à l’exaspération d’une partie de ses fonctionnaires, la Mairie explique ne pas avoir la main sur la réforme et ses conséquences: “La Ville de Paris n’est pas à l’initiative de cette loi, et l’exécutif municipal en désapprouve les objectifs, en n’ayant malheureusement pas d’autre choix que de la mettre en œuvre.”
Mais voilà plusieurs semaines que la colère des agents gronde. Alors la Mairie a fait un premier pas vers les manifestants pour tenter d’apaiser la situation. “Des pistes sont à l’étude pour adapter l’impact de la loi à la situation particulière des agents du service public parisien.” Concrètement, la Ville a accordé l’équivalent de trois jours de RTT supplémentaires à tous les agents municipaux, “au titre de l’intensité et de l’environnement de travail induisant une pénibilité spécifique à la ville-capitale”.
“Un pas dans le bon sens, mais attention à ne pas se faire endormir », selon Juan Carlos, agent de propreté à Paris depuis 41 ans. Veste rouge de Force Ouvrière sur les épaules, il prévient que les manifestations auront lieu toutes les semaines jusqu’à ce que les fonctionnaires obtiennent gain de cause, c’est-à-dire a minima, la compensation des jours de congés perdus. Une nouvelle manifestation aura lieu jeudi prochain.
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