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La parité bien ordonnée du Parlement écossais

L’élue travailliste Pam Duncan-Glancy au Parlement écossais, à Edimbourg, le 13 mai 2021. RUSSELL CHEYNE/AFP

A l’appel de leur nom, les élus se lèvent les uns après les autres et répètent après le président de la Chambre : « Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la reine Elizabeth II, ses héritiers et successeurs. » Les membres du parti indépendantiste SNP ont accroché une rose blanche à leur boutonnière, les travaillistes ont opté pour une rose rouge, d’autres arborent un chardon bleu. On entrevoit un kilt ou deux, pas plus.

Mais ce n’est pas le folklore qui saute aux yeux ce 13 mai, pour la prestation de serment des nouveaux députés du Parlement écossais, largement renouvelé à l’issue des élections régionales du 6 mai, c’est la diversité des genres et des langues. Un vrai festival : on a parlé anglais, évidemment, mais aussi ­gaélique, ourdou, allemand, pendjabi, shona (parlée principalement au Zimbabwe) et même la langue des signes.

L’indépendantiste Kaukab Stewart, en tenue traditionnelle pakistanaise, au Parlement écossais, à Edimbourg, le 13 mai. RUSSELL CHEYNE/PA WIRE

L’élue SNP Kaukab Stewart, une des toutes premières femmes de couleur à entrer à Holyrood, a prêté serment en habit traditionnel pakistanais. Sa collègue conservatrice Pam Gosal, voile bleu sur la tête, a récité le Mool Mantar, une prière sikhe. Pam Duncan-Glancy, élue travailliste, est restée dans son fauteuil roulant – elle est la première députée handicapée à faire son entrée dans l’hémicycle.

« Les formations politiques écossaises ont délibérément sélectionné des femmes, des représentants des minorités ethniques et des handicapés comme têtes de listes. » Neil McGarvey, politiste

Pour sa sixième législature, vingt et un ans après sa création, cette chambre située à Edimbourg n’a jamais été aussi représentative de la société écossaise (5,4 millions ­d’habi­tants), avec 6 élus issus des minorités, sur 129, et désormais 45 % d’élues, un des premiers hémicycles au monde à s’approcher aussi près de la parité. C’est un motif de fierté pour les Ecossais et leur première ministre, Nicola Sturgeon. En poste depuis fin 2014, la dirigeante aux fortes convictions féministes a été reconduite à la tête du gouvernement écossais, son parti, le SNP, ayant raflé 64 des 129 sièges à Holyrood.

« Les formations politiques écossaises ont délibérément sélectionné des femmes, des représentants des minorités ethniques et des handicapés comme têtes de listes », explique Neil McGarvey, politiste à l’université de Strathclyde, à Glasgow. Cette diversité et le taux de participation (63,5 %, le plus élevé depuis 1999) renforcent la légitimité de cette assemblée et constituent des arguments de poids pour les indépendantistes, qui assurent pouvoir se gouverner seuls. Ils réclament un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, sept ans après la consultation de 2014 et la victoire du non.

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