Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mai entre le Hamas et Israël, plusieurs manifestations de soutien au peuple palestinien se sont tenues à Paris et en province samedi (Lyon, Strasbourg, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Annecy…). Dans la capitale, il s’agissait de la première manifestation autorisée, après celle, interdite, du samedi du 15 mai, qui avait donné lieu à un déploiement de forces de police considérable. Mais la préfecture de police n’a pas fait droit à la demande des organisateurs de défiler entre les places de la République et de la Bastille, leur enjoignant de se contenter d’un rassemblement statique. Un autre était prévu dimanche après-midi, au même endroit.
Les deux canons à eau mobilisés pour l’occasion samedi n’ont pas eu à entrer en action, le ciel se chargeant de déverser à intervalles réguliers des trombes d’eau sur les quelque 3 000 manifestants rassemblés au pied de la statue de la République. Le déploiement massif de cordons de policiers à l’heure de la dispersion s’est révélé tout aussi démonstratif qu’inutile. Seul incident de l’après-midi, un petit groupe de lycéens a brûlé un drapeau israélien et agité un drapeau iranien sous les réprobations de l’assistance.
Ni le mauvais temps ni l’assistance clairsemée – à peine un quart de la place était rempli par la manifestation, qui côtoyait trois autres rassemblements sur l’avenir des terres arables de Gonesses, contre la dette des pays africains et pour les droits des Tigréens – n’ont réussi à gâcher le plaisir de Lina, une collégienne de troisième venue de Villepinte (Seine-Saint-Denis) avec sa meilleure amie et la grande sœur de cette dernière. Les jeunes filles avaient confectionné leurs propres pancartes en carton avec slogans au feutre et effigie du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, caricaturé. C’est la première fois que Lina manifeste, la deuxième pour son amie Lylia. La grande sœur, Ines, 26 ans, interne en médecine, se présente comme une « vieille routière » de la cause palestinienne.
Pour les trois filles, le soutien à la Palestine va de soi : « Ce n’est ni une question de religion, ni de langue. On se sent touchées en tant qu’êtres humains », résume Inès, qui milite aussi pour le soutien scolaire et voudrait un jour travailler pour Médecins sans frontières. Sa première manifestation ? « C’était après l’attentat de Charlie Hebdo. » « La Palestine, on en a toujours parlé à la maison », disent-elles, ajoutant qu’elles sont d’origine algérienne, comme une évidence. Les deux plus jeunes, Lina et Lylia, ont voulu aborder le sujet en classe avec leur professeure d’histoire-géographie : « Elle nous a mises en garde en nous disant que c’était un sujet très compliqué et qu’il fallait bien le connaître avant d’en parler, dit Lina. Elle a dit aussi que chacun avait sa vision et qu’il fallait la respecter. On est d’accord avec elles, on ne maîtrise pas encore bien la question et on sait que chacun a sa sensibilité. »
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