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Le président sud-coréen Moon Jae-in à Washington pour une relance du dialogue avec Pyongyang

Le président sud-coréen (à gauche) Moon Jae-in et le président américain Joe Biden, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, à Washington, le 21 mai. ALEX BRANDON / AP

La rencontre entre le président américain, Joe Biden, et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, reçu en tête-à-tête à Maison-Blanche, vendredi 21 mai, témoigne de l’importance accordée par l’administration américaine à l’Asie de l’Est et à la consolidation des liens avec les partenaires de cette région. M. Moon est le deuxième dirigeant étranger, après le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, reçu à Washington depuis l’entrée en fonction en janvier du président Biden. Il y a plusieurs urgences dans les relations entre Washington et Séoul comme le dossier nord-coréen, la Chine ou encore la pandémie de Covid-19.

Après avoir souligné « la force extraordinaire » de l’alliance avec la Corée du Sud, M. Biden s’est dit « très inquiet » de la menace nucléaire représentée par Pyongyang. Le président américain a plaidé pour une approche « pragmatique », tout en reconnaissant la difficulté des négociations. Pour sa part, M. Moon, ardent promoteur du dialogue intercoréen et désireux de conclure une « paix irréversible » avec le Nord avant la fin, en mai 2022, de son mandat non renouvelable, a salué le « retour de l’Amérique » sur la scène mondiale et loué la « volonté de dialogue » de Washington avec Pyongyang.

M. Biden a finalisé, en avril, une nouvelle approche de la question nord-coréenne, axée sur des avancées par étapes, se démarquant à la fois de la « patience stratégique » de l’administration Obama (2008-2016) et de la quête du « grand accord » chère à Donald Trump (2016-2020). M. Trump avait rencontré à trois reprises le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, sans véritablement faire avancer la question nucléaire, malgré la signature d’une déclaration lors du sommet de 2018 à Singapour, mentionnant la « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ».

Dialogue quadrilatéral

Joe Biden, qui a nommé Sung Kim – ancien ambassadeur à Séoul et spécialiste des questions coréennes – émissaire spécial sur ce dossier, n’a pas exclu de rencontrer Kim Jong-un. Il se dit aussi prêt à travailler sur la base de la déclaration de Singapour. La reprise des discussions reste toutefois hypothétique. Pyongyang a critiqué la politique de la nouvelle administration américaine, la qualifiant d’« hostile » et de « fallacieuse ».

Comme avec M. Suga, M. Biden a aussi évoqué la Chine, qu’il considère comme une rivale stratégique et économique des Etats-Unis. « De la même façon que la Maison Bleue [présidence sud-coréenne] souhaite voir Joe Biden rejoindre sa position sur la Corée du Nord, la Maison-Blanche a comme priorité d’amener le président Moon à se rapprocher de la position américaine sur la Chine et le Japon », observait, avant la rencontre, Michael J. Green, qui fut directeur Asie du Conseil de sécurité national pendant l’administration George W. Bush (2000-2008).

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