C’est la répétition générale, un mois avant un possible sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Aucune date pour cette première rencontre entre le président américain et le chef du Kremlin n’a été donnée, mercredi 19 mai, à l’issue des entretiens à Reykjavik entre Antony Blinken et Sergueï Lavrov. Mais, dans la capitale islandaise, en marge du conseil de l’Arctique, le secrétaire d’Etat américain et le ministre russe des affaires étrangères ont préparé la voie pour cette première rencontre bilatérale. Alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la fin de la guerre froide, elle devrait avoir lieu à la mi-juin, dans un pays tiers en Europe, sans doute dans la foulée des réunions de Joe Biden avec les dirigeants du G7 et de l’OTAN.
« Nous sommes prêts à discuter de toutes les questions, sans exception, à condition que la discussion soit honnête, avec les faits sur la table, et qu’elle se fonde sur un respect mutuel », a expliqué Sergueï Lavrov, saluant des « discussions constructives » avec son homologue. « La Russie et les Etats-Unis comprennent la nécessité de mettre fin au climat malsain formé entre Moscou et Washington ces dernières années », a-t-il insisté après cette entrevue tardive de près de deux heures, mercredi.
Antony Blinken, lui, a appelé de ses vœux « une relation stable et prévisible » et, « malgré de nombreuses divergences », s’est montré optimiste : « Si les dirigeants de la Russie et des Etats-Unis peuvent travailler en coopérant, le monde sera plus sûr. » Il a aussi prévenu : « Si la Russie se comporte de manière agressive contre nous, nos partenaires ou nos alliés, nous répondrons. »
Ouverture, mais fermeté
Entre les lignes, le message des deux côtés est donc clair : ouverture, mais fermeté. Antony Blinken et Sergueï Lavrov, qui se rencontraient pour la première fois depuis l’élection de Joe Biden, sont restés sobres et courtois, sans déballage offensif ni excès d’enthousiasme. « Ils se connaissent bien et savent trouver un langage commun. Entre les deux ministres, professionnels de la diplomatie, le courant passera sans doute mieux qu’entre Joe Biden et Vladimir Poutine, assure Andreï Kortounov, directeur du think tank Russian Council à Moscou. Pour le moment, tout est question de signaux… »
Dans cette chorégraphie soigneusement mise en scène, Washington a fait un geste, profitant de la rencontre ministérielle pour supprimer un sujet de tensions au menu du sommet présidentiel : l’administration Biden a levé les sanctions contre l’entreprise chargée du gazoduc Nord Stream 2 et contre son directeur général.
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