A 43 ans, elle était considérée comme l’une des rares étoiles montantes du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Mercredi 19 mai, Franziska Giffey a démissionné de son poste de ministre de la famille en raison de soupçons de plagiat concernant sa thèse de doctorat. A quatre mois des élections législatives du 26 septembre, c’est un coup dur pour le SPD, auquel les sondages prédisent le pire score de son histoire.
L’affaire a éclaté il y a deux ans. En février 2019, la plate-forme collaborative VroniPlag Wiki, spécialisée dans la traque au plagiat dans les travaux universitaires, affirme avoir identifié des cas de plagiat – copiés-collés de travaux dont l’auteur n’est pas mentionné, citations déguisées, etc. – dans 49 des 265 pages de la thèse de science politique soutenue par Mme Giffey à l’Université libre de Berlin, en 2010, sous le titre : « La Voie de l’Europe vers les citoyens. La politique de la Commission européenne en faveur de la participation de la société civile. »
A la suite de ces accusations, l’université avait d’abord adressé un « blâme » à son ancienne étudiante devenue ministre, refusant toutefois de lui ôter son titre de docteur. Mais sa décision de procéder à un nouvel examen de la thèse, en novembre 2020, a relancé les soupçons. Six mois plus tard, les conclusions de cette seconde expertise ne sont toujours pas connues, mais Mme Giffey a préféré prendre les devants en quittant le gouvernement. Dans le communiqué annonçant sa démission, publié mercredi, elle explique vouloir « tirer les conséquences » de cette affaire « persistante et pesante », dit « regretter s’il y a des erreurs » dans sa thèse mais assure avoir écrit celle-ci « en toute bonne foi ».
Parfaire entente avec Angela Merkel
C’est la quatrième fois qu’un membre du gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel est accusé de plagiat. A deux reprises, de telles affaires s’étaient conclues par des démissions après que les ministres visés se virent retirer leur titre de docteur par leurs anciennes universités, ce qui arriva aux conservateurs Karl-Theodor zu Guttenberg (défense, Union chrétienne-sociale, CSU), en 2011, et Annette Schavan (éducation, Union chrétienne-démocrate, CDU), en 2013.
Dans le troisième cas, la ministre visée avait finalement été blanchie, ce qui lui permit de sauver son poste : il s’agit de l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mise en cause par VroniPlag Wiki en 2015, deux ans après sa nomination au ministère de la défense, mais à qui la faculté de médecine de Hanovre a finalement décidé de ne pas retirer son doctorat malgré l’identification de « lacunes évidentes » dans l’attribution de certaines références.
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