Que s’est-il réellement passé le 6 janvier à Washington ? Comment des sympathisants de Donald Trump ont-ils pu prendre d’assaut le Capitole pour tenter de bloquer, en vain, la certification des résultats de la présidentielle ? Quelle a été l’attitude du président sortant pendant cette attaque sans précédent dans l’histoire américaine ? Quel a été le poids des accusations de fraudes électorales massives martelées, sans la moindre preuve, par Donald Trump ?
Alors que la justice multiplie les poursuites contre les émeutiers dont plus de 420 ont été d’ores et déjà inculpés, ces questions sont restées entières jusqu’à présent, plus de quatre mois après les faits. La mise en accusation précipitée du président avant son départ de la Maison Blanche, puis le bref procès en destitution instruit par le Sénat en février sans la moindre investigation n’ont pas permis d’y répondre.
Une commission d’enquête indépendante, sur le modèle de celle mise sur pied après les attentats du 11-Septembre, doit en théorie combler ce vide. Mais la sourde bataille à laquelle donne lieu sa création alimente pourtant déjà les doutes sur la capacité de ses membres éventuels de s’extraire de la polarisation extrême qui paralyse Washington.
Mardi 18 mai, le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Californie), s’est opposé au compromis forgé quelques jours plus tôt par un démocrate, Bennie Thompson (Mississippi), et un républicain, John Katko (Etat de New York). Il prévoit notamment une composition paritaire et la publication des conclusions des travaux avant la fin de l’année en cours, soit bien en amont des élections de mi-mandat prévues en novembre 2022, pour éviter qu’elles pèsent sur la campagne électorale.
L’élu de Californie n’a pas le pouvoir d’empêcher un vote favorable à la Chambre, où les démocrates sont majoritaires, mais son opposition jette d’ores et déjà l’opprobre sur la future commission. Il peut également alimenter les réserves républicaines au Sénat où le chef de la minorité, Mitch McConnell (Kentucky), s’est montré très évasif, mardi.
Relativiser l’importance de l’assaut contre le Capitole
Kevin McCarthy s’est justifié en dénonçant « les mauvaises orientations politiques qui ont entaché ce processus », « un effort potentiellement contre-productif » et un périmètre qui ne comprend pas selon lui « les formes interdépendantes de violence politique en Amérique ». Cette dernière formule masque une demande constante des républicains : l’extension d’une enquête centrée sur la journée du 6 janvier et sur le bâtiment du Congrès à tous les épisodes violents qui ont émaillé l’année 2020 et les manifestations de protestation après la mort de George Floyd à Minneapolis, le 25 mai, voire la fusillade qui avait visé en 2017 des élus du Congrès qui s’entraînaient sur un terrain de base-ball en vue d’un match de prestige. Cette exigence vise, de toute évidence, à relativiser l’importance de l’assaut contre le Capitole.
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