Réunis à Paris lundi 17 mai, une quinzaine de dirigeants africains, européens et arabes et des organisations internationales se sont engagés à soutenir la transition politique au Soudan. Des prêts ont notamment été consentis afin de couvrir les arriérés de paiements dus aux bailleurs internationaux et de permettre au pays de se libérer d’une partie de son énorme dette. Une nouvelle étape franchie pour les autorités, quelques mois après le retrait du Soudan de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme. Mais, si l’étau financier se desserre, les problèmes économiques et sociaux persistent, reconnaît le premier ministre Abdallah Hamdok.
Etes-vous satisfait de l’issue des discussions qui se sont tenues à Paris ?
Oui et je dirais même que le résultat a dépassé nos attentes. Non seulement cette conférence a marqué le retour du pays dans le giron de la communauté internationale, mais elle nous a permis d’échanger avec des acteurs économiques sur les opportunités qu’offre le nouveau Soudan. Nous avons beaucoup progressé et en très peu de temps.
La France a proposé d’effacer les 5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) de dette soudanaise qu’elle détient. Vous attendez-vous à ce que d’autres créanciers fassent de même ?
En ce qui concerne la dette bilatérale, notamment détenue par les pays du Club de Paris, la France a envoyé un signal très positif. J’espère que d’autres suivront son exemple. L’Arabie saoudite a dit qu’elle était disposée à examiner la question d’une annulation de la dette, de même que des Etats comme la Norvège et la Suède.
C’est crucial. Le règlement des arriérés et les allègements que nous espérons obtenir dans les mois à venir vont nous permettre de contracter de nouveaux emprunts, de créer un environnement favorable aux entreprises, d’attirer des investissements et d’encourager les partenariats public-privé.
Pour vous conformer aux demandes du Fonds monétaire international, vous avez dû prendre des mesures difficiles. Craignez-vous un emballement du mécontentement social ?
Nous avons beaucoup de défis à relever, et le redressement de l’économie est sans doute le plus grand d’entre eux. Pour y faire face, il faut continuer à mener ces réformes. C’est ce qui va permettre, à terme, de stabiliser la monnaie et de limiter l’inflation. Des aides ont par ailleurs été mises en place, notamment via le Programme de soutien aux familles [un dispositif qui vise à distribuer 5 dollars par mois aux foyers les plus pauvres, conformément aux recommandations du FMI]. Les Soudanais savent très bien que la situation actuelle est le résultat de trente ans de mauvaise gestion. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain.
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