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Israël-Palestine : un point de passage vers Gaza pour l’aide humanitaire refermé après des tirs d’obus

A Gaza, le 18 mai 2021. MAHMUD HAMS / AFP

Bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait des morts supplémentaires, mardi 17 mai, au moment où la communauté internationale intensifie ses efforts pour tenter de faire cesser le conflit meurtrier.

Les Palestiniens de Cisjordanie ont, par ailleurs, organisé mardi une journée de grève générale et de « colère » en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie. A l’occasion de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l’armée, deux Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balle.

Les raids israéliens se sont, eux, poursuivis sur l’enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d’immeubles éventrés, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). A peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi par Israël après des tirs d’obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions de l’aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d’essence.

Demandes pour « une aide humanitaire » d’urgence à Gaza

L’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, a déclaré mardi avoir demandé aux Nations unies « de lancer un appel en urgence pour une aide humanitaire immédiate au peuple palestinien dans la bande de Gaza », lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre sous ce régime agressif d’apartheid. Cette occupation doit prendre fin. Nous avons besoin de l’indépendance de notre Etat avec Jérusalem-Est comme capitale, où nous pouvons vivre dans la dignité et la liberté », a souligné le diplomate, qui a un rang de ministre.

La France a demandé mardi à Israël de « garantir l’accès rapide et sans entrave de l’aide à Gaza », après la fermeture de ce point de passage crucial, a déclaré le premier ministre, Jean Castex, devant l’Assemblée nationale. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, n’a pas semblé vouloir desserrer l’étreinte militaire : « Nous continuerons le temps qu’il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d’Israël. »

Désastre humanitaire

Les besoins en aide humanitaire sont urgents dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis près de quinze ans. Les bombardements y ont tué plus de 230 Palestiniens, dont une soixantaine d’enfants, depuis le 10 mai. En Israël, douze personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de roquettes. Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont également été tués dans l’après-midi par des tirs de missiles depuis Gaza vers le sud du pays, a annoncé la police.

En neuf jours, 3 500 roquettes ont été tirées dont environ 90 % ont été interceptées par le système de défense antiaérien israélien, selon l’armée. Israël a lancé des raids aériens sur cette enclave, en réponse à des tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas. Les tirs de roquettes en question étaient survenus au quatrième jour d’affrontements entre Palestiniens et forces de police israéliennes à Jérusalem-Est, après que des familles palestiniennes ont été menacées d’expulsion de leur domicile au profit de colons juifs. Jérusalem-Est demeure, d’après le droit international, illégalement occupé – et en cours d’annexion – par Israël.

A la crise sécuritaire s’ajoute le risque d’une crise humanitaire. L’ONU estime à quelque 47 000 le nombre de Palestiniens déplacés ; plus de 130 bâtiments résidentiels et commerciaux dans l’enclave ont été détruits. Les agences humanitaires internationales évoquent un risque de pénurie alimentaire et sanitaire.

Plusieurs canaux de médiation

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l’adoption d’une déclaration appelant à « une cessation des violences ». Le président américain, Joe Biden, a exprimé pour la première fois son soutien à un cessez-le feu, lors d’un nouvel entretien téléphonique lundi avec M. Nétanyahou.

Sur le front diplomatique, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a plaidé devant l’émissaire américain Hady Amr, en visite en Cisjordanie, pour une « intervention » de Washington. La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a défendu l’approche diplomatique « discrète » mais « intensive » de Washington.

Plusieurs canaux de médiation ont été ouverts. Les présidents français et égyptien, Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi, qui travaillent à une médiation, ont de nouveau discuté mardi avec le roi Abdallah II de Jordanie, selon la présidence française.

De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le roi de Jordanie, Abdallah II, ont réclamé lors d’une conversation téléphonique qu’un « cessez-le-feu rapide » intervienne au Proche-Orient afin de permettre de nouvelles « négociations politiques » entre Israël et les Palestiniens, a rapporté le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, dans un communiqué.

Une seconde médiation est également en cours, via l’ONU, épaulé par le Qatar et l’Egypte. L’Egypte, qui a signé un traité de paix avec Israël et qui partage sa frontière avec Gaza, cherche à renouer avec son rôle régional historique en offrant sa médiation dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas, pendant que Washington fait profil bas dans les tractations internationales.

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Le Monde avec AFP

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