Egan Bernal et Remco Evenepoel se trouvent, après 10 étapes, aux deux première places du classement général du Tour d’Italie. Au vu de leurs performances depuis le début de la course, un duel semble attendu entre les deux prodiges, qui refusent toutefois d’écarter du jeu les autres rivaux.
La présence d’Egan Bernal et de Remco Evenepoel aux deux premières places du Giro, en ce premier jour de repos ce mardi après 10 étapes, relèverait presque du miracle compte tenu des derniers mois difficiles pour les deux prodiges. Le Colombien, vainqueur du Tour de France 2019, luttait contre des douleurs au dos, le contraignant à l’abandon lors de la dernière Grande Boucle en septembre. Le Belge, qui participe à son premier Grand Tour, est lui tout simplement de retour après plus de 8 mois d’absence et une grave chute survenue lors du Tour de Lombardie.
A la veille de l’étape de Montalcino, où les coureurs emprunteront les fameux chemins de terre que l’on retrouve déjà sur la classique des Strade Bianche, seulement 14 secondes séparent les deux coureurs en faveur de Bernal. Mais la lutte s’annonce féroce, à l’image d’un sprint intermédiaire disputé ce lundi, où Evenepoel a mis son concurrent dans le rouge pour lui reprendre une petite seconde. « Hey chef, je t’ai laissé gagner ce sprint », ironisait Bernal ce lundi soir sur Instagram, en réponse à une photo publiée par son rival.
Bernal veut se constituer un matelas avant le chrono final
Forcément, avant un menu copieux qui s’annonce en montagne, à l’image de la terrible arrivée au Monte Zoncolan dès ce samedi, difficile de ne pas s’emballer en vue d’un duel entre Bernal et Evenepoel. « Tous les coureurs qui sont à moins d’une minute sont toujours en lice pour la victoire », a nuancé en conférence de presse ce mardi Bernal, qui a marqué les esprits dimanche avec sa victoire d’étape sur le chemin de terre emmenant les coureurs à Campo Felice. « Si j’avais perdu une minute sur mes rivaux, j’aurais quand même considéré que c’était une bonne position », a ajouté Bernal évoquant une préparation pour la course loin d’être « idéale ».
Outre Remco Evenepoel, Aleksandr Vlasov, Giulio Ciccone, Hugh Carthy, Dan Martin ou Simon Yates sont autant de sérieux rivaux considérés par Egan Bernal. « Jusqu’à maintenant, nous nous battions pour quelques secondes mais les différences vont être importantes désormais », a estimé Bernal, qui ne veut pas résumer le match à un duel avec Evenepoel et donner du champ à d’autres rivaux. La seconde moitié de la course est beaucoup plus difficile. »
Jusqu’à l’arrivée finale à Milan, les coureurs affronteront surtout les massifs montagneux, avec une troisième semaine ponctuée par trois arrivées au sommet. Il faudra ettendre la dernière étape pour retrouver trace d’un contre-la-montre, qui se disputera sur 30 kilomètres. « Disons que face à un spécialiste comme Evenepoel, il faudrait au moins une minute d’avance mais ce serait risqué. 1 minute 30, ce serait bien. »
« Plus l’effort est long, mieux c’est pour Evenepoel », assure son entraîneur
Pour sa course de reprise en 2021, Remco Evenepoel participe tout simplement à son premier Grand Tour. Peut-être un peu moins à l’aise sur les efforts courts et intenses, il n’en reste pas moins très impressionnant physiquement, toujours dans la roue de Bernal lors de la première arrivée au sommet jeudi dernier, à Ascoli Piceno. « Plus l’effort est long, mieux c’est pour Remco », assure même son entraîneur Koen Pelgrim, évoquant un niveau « plus que rassurant » pour son poulain. « L’espoir est toujours permis » at-il ajouté en vue de la victoire finale.
Pour Remco Evenepoel, machine à gagner en 2020 avant sa chute lors du Tour de Lombardie, l’inconnue subsiste quant à sa capacité à gérer trois semaines de course. Jusqu’ici, il n’a jamais dépassé sept jours de suite en compétition, sur le Tour de San Juan en 2020, qu’il avait remporté. « Ce sera la première fois de sa carrière. Mais nous avons beaucoup de signaux indiquant que son état est bon. Cela laisse espérer que ce sera mieux que prévu au cours de la troisième semaine », assure même Koen Pelgrim sur Evenepoel, qui n’a pas mis longtemps à avoir le statut de leader unique de son équipe face à la concurrence de Joao Almeida.
« Si je n’y crois pas moi-même sur mes chances de victoire, je n’aurais pas pris le départ », assure Evenepoel
« Je ne sais pas comment je vais réagir à cette journée de repos et aux étapes qui arrivent par la suite, a admis Remco Evenepoel. Quand tu es un champion, tu veux gagner tous les jours. Je ne pense pas qu’Egan soit déjà en train de calculer l’avence qu’il doit posséder sur moi avant le dernier contre-la-montre. Peut-être que lors de la prochaine conférence de presse, je ne serai plus que 10e du classement général. »
Toujours très confiant en apparence, Remco Evenepoel va découvrir ce mercredi les chemins blancs en Toscane, là où Egan Bernal a terminé troisième des Strade Bianche en mars dernier. A seulement 21 ans, le phénomène n’a pas mis longtemps en tout cas à dissiper les doutes entourant son retour. Quant au fait de savoir s’il peut gagner le Giro, Remco Evenepoel ne se fixe aucune limite. « Si je n’y croyais pas moi-même, je n’aurais pas pris le départ, a balayé le coureur de 21 ans. Est-ce que cela veut dire oui? Ce n’est ni un oui, ni un non. »
Une chose est sûre: avec Egan Bernal (24 ans) et Remco Evenepoel (21 ans), la jeunesse a pris le pouvoir en Italie. Pour leurs concurrents, à l’image de Romain Bardet (30 ans) 13e du général à 1’21 », il faudra certainement sortir des sentiers battus pour piéger Bernal et Evenepoel, qui disposent aussi sans doute des deux meilleures équipes de la course.
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